C’est une question que l’on me pose souvent: quels sont les effets des Asana sur les Dosha?
Or il n’y a pas de réponse absolue à cette question. Serge Aubry l’expliquait bien en disant que ce qui compte, c’est l’intention que l’on met dans la pratique de la posture… L’intention peut modifier grandement les effets d’une posture. Je dirais que l’intention peut influer jusqu’à 70% sur les effets. Ceci explique aussi pourquoi tous les livres traitant ce sujet ne sont pas unanimes, quoique globalement, l’on s’y retrouve.
Série des 12 postures
Pour traiter ce sujet, j’ai choisi l’exemple de la série des 12 postures de Swami Vishnu-devananda, une série que j’affectionne toujours. Je la pratique quasiment tous les jours, en la modulant dans ses multiples variations. J’ai beau avoir suivi d’autres écoles de yoga depuis mes débuts chez Sivananda, cette série demeure un bel exemple de ce que l’on appelle les « séries de Rishikesh ». Elle est très complète et efficace.
Il est possible de lire à ce propos un article que j’ai publié ici, expliquant cette série sur le plan de ses effets subtils. Ceci dit, c’est une série qui requiert une bonne condition physique.
Une série de yoga équilibrée, comme celle-ci, voit les effets des postures se compenser les unes les autres. Le résultat est une séance tridoshique, qui rééquilibre les trois Dosha. Mais en cas de gros déséquilibre, il est possible d’adapter la série de multiples façons. Cependant, en dire plus ici reviendrait à donner bien trop d’explications et sortirait du contexte général.
Effets de la série sur les Dosha
Sirsasana
Sirsasana, le Roi des Asana, la posture sur la tête, peut être pratiquée en début ou en fin de la série. C’est une posture qui influe grandement sur Vata et Kapha, qu’elle apaise. Elle est déconseillée en cas de déséquilibre Pitta. Toutes les postures inversées sont favorables pour apaiser le Dosha Kapha.
Sarvangasana
Sarvangasana, la posture sur les épaules, apaise les 3 Dosha, mais tout particulièrement le Dosha Vata, qui a besoin de se rassembler et de s’intérioriser. Une personne de ce tempérament, et n’ayant pas de contre-indications, devrait la pratiquer tous les jours, si possible.
Halasana
Mêmes effets globaux pour Halasana, la Charrue, bien que les effets spécifiques sur Kapha soient un peu moins marqués. Cependant, cette posture est intéressante en cas de toux grasse. Elle permet d’éliminer le mucus en excès, une problématique « toute Kapha ».
Matsyasana
Matsyasana, le Poisson est une posture stimulante et réchauffante. Elle diminue logiquement le Dosha Kapha et augmente légèrement les deux autres.
Pascimottanasana
Pascimottanasana, la posture de la Pince, ou plus exactement « l’étirement de l’arrière du corps », devrait être pratiquée très régulièrement si l’on souhaite apaiser les Dosha Vata et Pitta, tant elle est excellente. Les flexions avant augmentent généralement Kapha.
Bhujangasana
Bhujangasana, le Cobra, fait partie des flexions arrière et travaille tout particulièrement l’extension de la partie supérieure du tronc. Les extensions diminuent le Dosha Kapha et permettent donc de contrôler ses excès. Si Pitta est en excès, il est possible de monter sur une expiration et de garder Bhujangasana 3 respirations, ceci l’aggravera moins.
Salabhasana
Salabhasana, la Sauterelle, travaille l’extension de la partie inférieure du tronc. Comme toutes les extensions, Salabhasana diminue Kapha. L’effet sur Pitta et Vata varie selon la manière de pratiquer et la durée de tenue de la posture.
Par exemple pour Pitta: tenue brièvement, Salabhasana ramène Pitta en son siège et stimule en douceur Agni. Pitta s’en trouve donc rééquilibré. Mais, maintenue trop longtemps, elle augmente trop la température du corps et Pitta augmente.
Dhanurasana
Dhanurasana, la posture de l’Arc, travaille l’extension de tout le tronc. Comme toutes les extensions, cette posture diminue Kapha. Les extensions stimulent Vyana Vayu, le Vayu de la circulation (voir article sur les 5 Vayus). Une trop forte stimulation de Vyana Vayu disperse l’énergie physique et psychique de Vata. Donc, Dhanurasana, pratiqué trop longtemps, disperse l’énergie de Vata. Mais, même si cela est vrai, Dhanurasana, pris brièvement, pourra être favorable à Vata et permettra de diffuser Prana dans le corps et d’éviter les blocages et les tensions que Vata peut développer, de par son fonctionnement (tendance à l’assèchement et à se « scléroser »).
Mayurasana
Dans les centres Sivananda, on propose maintenant Kakasana, le Corbeau, plus facile à exécuter que Mayurasana. Mais à la base, Mayurasana, le Paon était proposé. C’est une posture stimulante, qui développe la force et Agni. Elle est exigeante et amène le corps à dégager beaucoup de chaleur. C’est une posture qui exacerbe Pitta et Vata. Mais elle apporte stimulation et chaleur à Kapha, ce qui permet de diminuer ses excès et sa tendance à l’inertie.
Matsyendrasana
Matsyendrasana, la demi-posture du sage Matsyendra, ou torsion vertébrale assise, est une posture tridoshique. Les Dosha se replacent dans leur siège (le bas du corps pour Vata, la région entre le nombril et le cœur pour Pitta, la partie haute du corps pour Kapha). Elle apaise le système nerveux et stimule en douceur Agni, ainsi que le bon fonctionnement du foie et de la rate; elle favorise aussi l’élimination. La concentration dans cette posture devient chose naturelle; privilégier la concentration en Ajna Chakra (point entre les sourcils).
Utthita Uttanasana
Utthita Uttanasana, l’étirement intense debout, ou Pince debout est aussi une posture tridoshique. Elle peut aisément remplacer la posture sur la tête, si l’on ne la pratique pas. Elle pourra même être préférée à la posture sur la tête en cas de déséquilibre Pitta (excès).
Utthita Trikonasana
Utthita Trikonasana, la posture du Triangle, est une posture tridoshique, mais pratiquée trop longtemps, elle a tendance à augmenter Vata et Pitta. Personnellement, je préfère pratiquer d’abord Trikonasana (Triangle), puis Uttanasana (Pince debout), car j’apprécie le retour à une posture symétrique en fin de séance.
Cet exposé est un peu rapide. Mais j’espère qu’il aura rencontré l’intérêt des personnes qui s’intéressent, de près ou de loin, à l’Ayurveda.
Namaste
Bonjour Michèle,
Est-ce que tu peux développer un peu cette idée d’intention qui peut grandement modifier les effets d’une posture?
Est-ce que c’est la direction dans laquelle on souhaite aller (par exemple « Je souhaite me détendre »?) et qui nous fait adapter notre pratique en fonction?
Merci, Om shanti!
Isabelle
Bonjour Isabelle,
Oui, c’est exactement cela!
On peut travailler la posture en fonction d’un Dosha, si l’on connaît comment cela fonctionne. Donc, si la posture a une action aggravante sur un Dosha que je cherche à apaiser, je peux l’apaiser par la manière dont je pratique la posture ou en mettant l’accent sur une zone du corps qui va apaiser le Dosha.
Premier exemple: Ici je parle de Dosha très aggravés. La posture, en plus de l’intention qu’on y met, peut alors être adaptée pour convenir à chaque Dosha. Prenons Utkatasana (posture puissante ou de la Chaise debout).
– Kapha travaillera la posture d’Utkatasana, en étirant bien les bras vers le plafond (stimule Udana), en développant son ouverture thoracique et sa puissance (Prana).
– Pitta préfèrera garder les mains jointes devant la poitrine pour éviter de générer trop de chaleur.
– Vata travaillera l’ancrage du bas du corps (Apana): renforcement des cuisses, Mula Bandha.
Autre exemple, le travail sur l’intention: Le Cobra
Le Cobra peut être pris dans l’intensité, en travaillant l’ouverture thoracique, l’extension dorsale et en étant volontairement très actif sur le plan musculaire et respiratoire. Cela induira la force et la chaleur. Agni est stimulé.
Le Cobra peut aussi se prendre de façon beaucoup plus subtile: on entre dans une posture juste, mais l’on se placer de sorte à vivre la posture sans trop d’engagement musculaire, notamment sur le plan de l’ouverture que l’on cherche à vivre de façon moins active. On induit la détente et un certain lâcher prise. Je fais en sorte de mobiliser dans une moindre mesure le cœur et les muscles dorsaux. Ces derniers ils soutiennent la posture en douceur, sans l’amplifier.
Je peux même induire la fraîcheur, pour contrebalancer l’effet réchauffant: d’une posture. Par exemple, je visualise une couleur rafraîchissante. Ou encore: je répète mentalement un Bija mantra rafraîchissant comme le « Shrim » ou le « Sham », sur le rythme de chaque mouvement respiratoire.
Je peux même induire la fraîcheur en pensant à la fraîcheur dans la posture. Je peux par exemple amener à la conscience la fraîcheur de l’élément Eau, en ressentant cet élément ou les qualités du Svadhisthana Chakra, second Chakra, associé à l’Eau, tout en pratiquant.
La façon de respirer aussi peut induire la fraîcheur…
Voilà, ce sont quelques pistes…
Merci beaucoup pour ces pistes chère Michèle. C’est passionnant!
J’ai toujours tant de plaisir à lire tes articles si inspirants!
J’espère te croiser bientôt sur le chemin du Yoga!
Om Shanti!
Isabelle
Bonjour Isabelle,
Avec joie, quand cela se présentera. En yoga, le temps ne compte pas. On retrouve souvent les gens qui cheminent comme si on les avait quitté la veille… 😉
Merci, Michèle, à la fois pour l’article et pour l’échange avec Isabelle (que je remercie pour sa question!). Je n’avais pas compris que c’était par l’intention dans les asanas que vous établissiez un lien entre postures et Ayurveda.
Une très belle piste d’expérimentation! Merci!
Par ailleurs, c’est vrai que certaines postures semblent attiser, augmenter la chaleur (corporelle aussi), dynamiser, alors que d’autres semblent rassembler, apaiser (celles qui réduisent fort l’angle entre le tronc et les cuisses sans impliquer d’effort d’équilibre—Pascimottanasana, posture de la feuille pliée, pince debout quand on n’a pas de problème de dos et les ischio-jambiers souples, etc. Je pense que c’est aussi lié au fait que dans ces postures on sent facilement la respiration abdominale, qu’elle s’impose d’elle même avec son mouvement très apaisant et très « premier ».
Par contre, j’ai l’impression qu’il arrive qu’aller brièvement et intensément un peu plus loin dans ce qui est excessif (quand il s’agit d’agitation, de « feu » du moins) avant de totalement relâcher peut aider à réguler et détendre. Exemple: il ne m’est tout simplement pas possible d’aller vers savasana directement, de manière générale et surtout quand je suis agitée, irritée, etc. Il FAUT que je passe par des postures qui impliquent de la force musculaire (de préférence de manière isotonique), avant de pouvoir me déposer.
D’ailleurs, j’ai appris récemment (par le professeur de Kurma yoga appelé Mathieu, des environs de Rennes), que Savasana comprend — dans sa forme originelle semble-t-il— 2 étapes :
*une première qui implique la contraction de toute une série de muscles (dans le Kurma Yoga qu’il enseigne, ils localisent des zones précises), voire une contraction musculaire généralisée et intense du corps et puis,
* une seconde phase qui vient avec un relâchement total d’un coup de tous ces muscles. On dépose alors l’attention sur le corps qui picote ci ou là, dans lequel tout semble recommencer à circuler, ce qui aide à la détente de l’esprit aussi.
Et en effet, la détente semble mieux (me!) venir quand elle suit un « excès » de contraction. On a poussé plus loin la contraction préexistante des muscles (et de l’esprit!!) pour enclencher un rééquilibrage. Je présume que si cette double étape a été clairement formulée traditionnellement, c’est que ce processus est valable pour tout le monde ou pour beaucoup de monde du moins.
Je ne connais des trois types de l’Ayurveda que les informations précieuses que vous avez postées ici et ne suis donc pas à même d’estimer si ce que j’ai dit de « pousser plus loin l’excès pour enclencher un rééquilibrage » est une piste valable pour les personnes des trois types. Qu’en pensez-vous?
Merci et une belle journée à vous
Sibylle
Bonjour Sibylle,
Ce n’est pas que par l’intention que nous agissons sur les Doshas, mais c’est sûr que c’est la dimension essentielle !
Je connais bien Mathieu et j’ai expérimenté plusieurs fois le Kurma Yoga avec lui.
Ce Savasana « contracté » correspond d’ailleurs à la phase ou méthode de relaxation Jacobson, très volontiers utilisée en début de séance de relaxation, dans bien des écoles traditionnelles. Swami Gitananda appelait cela les « Spanda Nispanda » (alternance de contraction/détente). Le Kurma Yoga permet d’expérimenter cela en profondeur et en intensité.
Oui, aller dans l’intensité permet ensuite d’aller vers le lâcher-prise. C’est même l’un des principes fondamentaux.
C’est pourquoi, ce n’est pas parce que Pitta est en excès qu’il ne faut pas, par moments, et je dirais en préférence en première partie de séance, rechercher une certaine intensité de pratique, dans la profondeur. C’est exactement ce qui permettra ensuite à Pitta de tout lâcher. Le lâcher-prise et le retour aux sensations, perceptions que l’on goûte alors, apaisera grandement Pitta.
Le tempérament Kapha trouvera de l’intérêt dans le fait de « pousser plus loin », car il a tendance naturellement à aller en deçà de ce qu’il pourrait.
Pour ce qui est de Vata, l’intensité peut être très utile pour « nettoyer » les tissus, drainer les toxines, stimuler l’élimination, faire circuler l’énergie… et surtout calmer le système nerveux. Il faut cependant veiller à doser. Globalement, la séance doit redonner de l’énergie. Vata ne devrait pas se sentir épuisé par trop d’intensité, après sa séance de yoga.
A bientôt
Merci, Michèle, pour l’éclairage complémentaire.
Sibylle
Je n’avais pas remarqué que des petits mandalas qui apparaissaient devant les messages. C’est chouette; on reçoit le sien pour la durée de l’échange!
Sibylle 🙂
Le « nouveau » thème du site propose ces mandalas que je viens d’activer. Par contre, on ne les choisit pas. Chacun est associé à un nom, vraisemblablement, vu qu’il faut s’identifier pour laisser un message (au moins la première fois).
Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article !
Je trouve les illustrations particulièrement intéressantes grâce à la « légende » de l’effet de la posture sur chaque Dosha.
Existe-t-il un ouvrage reprenant ce type d’illustration avec les effets sur les Doshas pour toutes les postures?
Merci beaucoup,
Namaste
Bonjour Edgar,
Je vous remercie pour votre message et votre intérêt à propos de l’article sur les « Effets des Asanas sur les Doshas » (https://www.yogamrita.com/blog/2015/02/28/effets-des-asana-sur-les-dosha/). Ce sont des photos et des illustrations que j’ai réalisées moi-même dans le cadre de présentations et supports préparés pour les participants de la formation de professeurs de yoga (celle-di inclut l’approche yoga et ayurveda) et pour certaines post-formations pour les enseignants de yoga.
Il n’y a pas de livre, pour l’instant… pas le temps 😉
Om et en yoga
Namaste
Michèle
Bonsoir Michèle,
J’ai trouvé particulièrement intéressant votre intervention des conséquences variables des postures sur les doshas en fonction du temps où elles sont maintenues. Je l’ai expérimenté personnellement en sachant, si j’ai bien compris, que j’ai une dominance vayu.
Les effets les plus apaisants et les subtils pour moi et j’insiste là-dessus, pour moi uniquement, sont réalisés quand je ne maintiens pas une posture, càd quand je reviens à la position de départ tout de suite. Ceci signifie finalement que, contrairement aux descriptions d’ouvrages qui ont tendance à standardiser les effets, il n’y a pas de règle générale.
L’erreur des débutants ou de ceux qui pratiquent sans discernement, est de tenir pour vrai les informations données par des écrits extérieurs, de chercher par conséquent à s’y calquer, sans avoir conscience que c’est au corps de livrer le savoir authentique par l’expérience intérieure. J’ai lu un écrit très intéressant sur le sujet qui explique qu’une posture ne stimule pas le(s) même(s) chakra(s) selon le degré de flexion ou d’extension où elle est réalisée.
Tout cela pour dire que nous avons tendance à standardiser le yoga afin de le rendre mentalement intelligible au plus grand nombre, alors qu’il faut le personnaliser pour réduire l’activité mentale.
Mais les enseignants sont confrontés à une réalité économique qui nécessite leur reconnaissance, ce qui entraîne forcément ces déplacements. Je ne fais pas de jugement, je constate simplement ce fait en comprenant tout à fait leur besoin.
Votre article est excellent!!! Merci
Bonjour,
Merci pour cet article très interessant,
je m’intéresse au lien asanas – doshas et les effets des postures sur la constitution.
– Les flexions vers l’avant debout ou au sol (uttanasana, janu sirsasana etc) n’ont elles pas la capacité d’augmenter au contraire pitta ? par la compression de l’abdomen et des viscères notamment ?
– Idem pour le cas des torsions ? J’aurais instinctivement pensé qu’elle augmenteraient pitta, pour les même raisons.
Bien que ces postures aient un effet calmant et apaisant (de par la flexion avant en fermeture, ou par la torsion en elle même et l’augmentation de l’expiration liée), est ce que cette compression abdominale / cette stimulation du feu digestif n’aurait pas un effet inverse en augmentant pitta ?
Merci,
Jennifer
Bonjour Jennifer,
L’approche Yoga et Ayurveda ne permet pas de classifier aussi catégoriquement les postures, car leurs effets dépendent de beaucoup de choses, dont :
– le bhavana, l’intention, qui influe beaucoup sur les effets de la posture,
– la durée de la tenue de la posture,
– son intensité, et donc aussi le type de pratique Langhana, Samhana, Brimhana,
– l’aisance, la difficulté ou la facilité de chacun à la prendre… donc la morphologie entre aussi en compte, et l’expérience de chacun,
– le souffle lui aussi peut induire les effets… et les consignes vont clairement varier selon les Dosha. Il nous arrive même de proposer un Shitali ou un Sitkari en Maha Mudra, en posture de torsion, etc. suivant l’intention, la saison, etc.
Je ne suis pas exhaustive.
On voit de plus en plus de livres et d’articles qui parlent de tout cela. Parfois ils sont même en contradiction les uns avec les autres sur certaines postures. Mais il faut voir de quoi on parle.
J’ai envie de faire la comparaison avec les livres de diététique ayurvédique qui parlent des indications des aliments selon les Dosha. Ils sont parfois en contradiction. Et il y a de quoi !
Un simple exemple : des carottes, si elles sont douces ou si elles sont piquantes, n’ont pas le même effet sur les Dosha… de même qu’un jus de carotte frais, une salade de carottes râpées ou un velouté de carotte n’auront carrément pas les mêmes effets sur les 3 Doshas.
Je vous fait passer des Asanas… aux carottes ! Et tout cela sans vouloir vous emmêler de trop 😉
Les torsions douces peuvent se révéler excellentes pour Pitta, voire même équilibrantes pour Jathara Agni. De plus, elles contribuent à défaire certaines tensions dans les organes digestifs, et à ramener un Pitta aggravé dans son siège. Par exemple, un Jathara Parivartasana couché, avec une visualisation lunaire, peut être très apaisant pour un Pitta aggravé.
Un Viparita Varani sur un bolster, avec un bija lunaire, aura aussi un effet rafraichissant.
Les postures de flexion rassemblent l’énergie en Uras, alors que les postures d’extension ont plutôt tendance à la diffuser hors d’Uras, et donc aussi à diffuser la chaleur, vers les autres zones Shiras et Trika.
Si le pratiquant est souple des ischio-jambiers, il peut se trouver très à l’aise dans une flexion assise ou debout, à condition d’être dans une attitude tranquille, de lâcher prise, s’il laisse faire la force de gravité, etc. S’il ne l’est pas, il pourrait transpirer à grosses gouttes, et générer de nombreuses tensions, qui iraient dans le sens contraire de l’intension de départ.
Une flexion douce peut donc être neutre, voire soulageante pour Pitta. Par contre, l’intensité aura l’effet contraire. D’ailleurs les textes de la Hatha Yoga Pradipika et autres traités classiques du Hatha Yoga décrivent des effets puissants et réchauffants de certaines postures en flexion et torsions, prises en puissance, sur la durée, et qui plus est, avec des souffles et des visualisations solaires. Donc attention.
En résumé, ce n’est pas parce que l’on veut pacifier Pitta, que l’on ne va pas travailler sur la zone du ventre. Au contraire, même ! C’est une zone à ne surtout pas éviter.
Mais on va la travailler en conscience et avec des précautions.
Voilà, nous pourrions échanger longtemps sur tout cela, mais je ne pourrai pas répondre à plusieurs questions précises de cet ordre, car Isabelle et moi sommes très prises.
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite de bonnes recherches et une belle continuation en yoga !
Namaste,
Michèle