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Voilà longtemps que j’ai envie de parler de la Bhagavad-Gîtâ … et que je ne le fais pas. Quel morceau, il faut le dire…

Le Kurukshetra, le champ de bataille, où se tient la Bhagavad-Gîtâ
Alors, je vais m’y mettre… mais sans prétention. Je ne suis ni sanskritiste, ni spécialiste. J’enseigne le yoga et je tâche de le mettre en pratique, du mieux que je peux. Et c’est en cela que la Bhagavad-Gîtâ m’est d’une grande utilité. Ce petit ouvrage est celui que je transporte le plus avec moi. Les versions non commentées ne prennent pas beaucoup de place. J’en ai presque toujours une dans mon sac.

La Bhagavad-Gîtâ est un texte clé pour tous ceux qui s’intéressent au yoga et qui veulent approfondir la philosophie qui le sous-tend. Et plus largement, il est un texte à aborder pour qui a une recherche spirituelle, quels que soient ses horizons. Car la Bhagavad-Gîtâ est universelle.
J’aimerais aborder les messages essentiels de la Bhagavad-Gîtâ, ou du moins ceux qui m’ont le plus touchée. Mais pour cela, il m’est indispensable de d’abord présenter la Gita dans son contexte…

Qu’est-ce que la Bhagavad-Gîtâ ?

La Bhagavad-Gîtâ est un poème sacré, qui se traduit littéralement par «Chant du Seigneur».
Krishna y instruit le prince Arjuna sur le but de la vie et le cheminement vers la libération. Elle se présente sous la forme d’un dialogue et est constituée de 18 chapitres et 700 vers.
La Bhagavad-Gîtâ est en fait un extrait d’une œuvre bien plus gigantesque: le Mahâ-Bhârata. Le Mahâ-Bhârata est considéré comme le plus grand poème épique existant… La Bhagavad-Gîtâ s’insère dans le Livre VI du Mahâ-Bhârata.
La rédaction du Mahâ-Bhârata est attribuée à Vyâsa, un sage légendaire. Sa datation n’est pas précise, puisque que l’on pense que le Mahâ-Bhârata a été écrit entre le 5e siècle avant J.-C. et le 2e siècle après J.-C.

vyasa ganesha

Ganesha retranscrit le Maha-Bharata dicté par Vyasa
Si on ne peut séparer la Bhagavad-Gîtâ de son contexte, elle constitue néanmoins une œuvre à part entière qui peut être lue indépendamment. C’est un texte clé de l’hindouisme qui, à ce titre, est parfois nommé le «Cinquième Veda». Mais, au-delà de son origine indienne, la Bhagavad-Gîtâ constitue une source de sagesse universelle et parfaitement intemporelle.

La trame du Mahâ-Bhârata constitue le contexte de la Gîtâ

L’immense poème épique que constitue le Mahâ-Bhârata est composé de 250′000 vers. Il narre la guerre entre deux familles royales les Pândava et les Kaurava.
A la fin du Dvapara Yuga, l’âge de bronze, le Dharma – la Loi Universelle transmise par les Veda, et par extension, le devoir de chacun – est en perte de vitesse, au profit de l’Adharma – le non respect du Dharma, l’injustice, le péché, le chaos -.
Les luttes des Pândava et des Kaurava symbolisent la guerre entre:

  • les forces du Dharma, avec les Pândava
  • et de l’Adharma, avec les Kaurava.

A la mort du roi Pandu, patriarche des Pândava, son frère aveugle Dhritarâshtra, père des cent Kaurava, assume le pouvoir. Le roi défunt, Pandu, a laissé cinq fils, les Pândava, dont l’aîné, Yudhisthira, est l’héritier du trône. Arjuna («le blanc», «le pur») est le 3e fils Pândava. Expert dans l’art de la guerre et excellent archer, il est empli de bravoure.

Duryodhana, l’aîné des Kaurava fait plusieurs tentatives pour évincer Yudhisthira, ainsi que ses frères. Suite à cela, Dhritarâshtra leur cède la moitié du royaume.

Les Pândava fondent alors la ville d’Indraprastha où ils vivent avec leur épouse commune, Draupadi. Douze ans plus tard, Yudhisthira devrait accéder à la royauté.

pandava cour kaurava
Les Pandavas à la cour des Kauravas

Mais Duryodhana, qui veut prendre sa place, s’y refuse et le défie au jeu de dés. Yudhisthira – joueur dans l’âme – va perdre tous ses biens : son royaume, ses frères, Draupadi, et même sa propre personne! Les Pândava partent alors en exil dans la forêt, pour 12 ans. La 13e année, ils réclament leur royaume. Les tentatives de négociations échouent : la guerre se prépare…

Sources multiples

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Mahabharata
  • http://www.gita-society.com/language/french.htm
  • Recherches personnelles: Travail de diplôme pour la Fédération Suisse de Yoga
  • Images trouvées sur Internet, il y a bien longtemps… sources inconnues.

 

Liste des articles sur la Bhagavad Gita

La Bhagavad-Gîtâ et son contexte >>
Bhagavad-Gita Chapitre 1: Le désespoir d’Arjuna – Quelques symboles de la Bhagavad-Gîtâ >>
La trame de la Bhagavad-Gîtâ >>
Bhagavad-Gîta Chapitre 2: Le Yoga selon le Sâmkhya >>
Bhagavad-Gîta Chapitre 2: éternité et réincarnation >>
Bhagavad-Gîta – Chapitre 2: Svadharma et Svabhava >>
Bhagavad-Gîta: Chapitre 2 – Se connaître soi-même >>
Extrait du poème du Mahabharata >>

 

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

8 Comments

  • Sibylle dit :

    Merci, Michèle
    Le sujet est vaste, en effet! Une sacrée entreprise! Et je trouve que les noms, assez exotiques, ne facilitent pas l’accès au fil d’une histoire à rebondissements multiples, même ramenée à un résumé.
    Quelle version/édition emportez-vous volontiers dans vos bagages?
    Sibylle

  • Michele dit :

    Bonjour Sibylle,
    J’ai en général celle-ci, car le tout petit format est très léger, de Swami Ritajananda, du centre védantique Ramakrishna. Mais il est épuisé et vendu sur Amazon à un prix démesuré.
    La traduction de Shrî Aurobindo est très touffue, mais aussi très intéressante (livre plus épais ;o)
    J’ai acheté celle de Swami Chinmayananda… Mais je ne l’ai pas encore lue… L’inconvénient en est certainement encore une fois la langue tierce (anglais)…
    C’est pourquoi, je recommanderai plutôt celle-ci.
    A bientôt
    Michèle

  • Christophe dit :

    Bonsoir Michèle, bonsoir Sybille,
    La BG de Swami Chinmayananda existe en version française. Elle fait quelques centaines de pages avec les commentaires. Je la trouve très intéressante, bien qu’un peu épaisse pour être emportée dans les bagages.
    A bientôt,
    Christophe

  • Michele dit :

    Merci Christophe,
    C’est bien la version française que j’ai aussi. Je m’étais un peu mal exprimée. Je sais que les commentaires sont traduits de l’anglais… et la seule réserve que j’émets, c’est que le texte de la BG est vraisemblablement la traduction française d’une traduction anglaise du sanskrit… or il est toujours mieux de consulter une traduction directe du sanskrit dans la langue de lecture. Mais encore une fois, je n’ai pas pris le temps de vérifier: mais si ça se trouve la traduction a été refaite du sanskrit vers le français…
    Bonne soirée à toi

  • Sibylle dit :

    Bonjour
    Merci, Michèle et Christophe, pour ces références et pistes.
    Michèle, je viens d’entrer « CENTRE VEDANTIQUE RAMAKRICHNA », l’éditeur de votre version épuisée (selon Amazon) dans Google et un lien m’a envoyée vers ce centre. Il semble que le livre soit encore disponible chez eux (autre couverture), à un prix bien plus raisonnable:
    http://www.centre-vedantique.fr/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage_images.tpl&product_id=59&category_id=23&option=com_virtuemart&Itemid=104&lang=fr
    Sibylle

  • line dit :

    Bonsoir Michèle et vous tous,
    Je présente actuellement l’exposition » Dieu X mode d’emploi « au Petit Palais à Paris ( elle vaut le déplacement )Et j’ai choisi de lire devant une sculpture de Vishnou des fragments de la Bhagavad Gita !
    Je me sers d’une trés belle traduction – du sanscrit – d’ Alain Porte. (( Aux Ed arléa achetée 5,5 euros il y a 3 ans )
    )Il y a une trés belle introduction qui m’ a beaucoup aidé à comprendre le texte ! ((tu n’avais pas encore écrit le tien Michèle ! je viens de le lire et il conforte ma compréhebnsion ))
    On est sur un champ de bataille, le propos est masculin……………..Mais quand on comprend les métaphores et le images …..il est bon d’y être !
    MERCI pour ces articles et R.V au musée… vous y verrez SHIVA avant votre moment de yoga!
    Line

  • Michele dit :

    Chère Line,
    Merci! Voilà une magnifique exposition en effet, pour ceux qui sont ou vont à Paris!
    http://www.petitpalais.paris.fr/fr/expositions/dieux-modes-d%E2%80%99emploi

  • Bonjour,
    Je me permets, en toute humilité, de vous transmettre un extrait de mon article consacré à la perse et Hindous, et relatif à Krishna et à la Bhagavad Gitâ.
    Si toutefois la suite vous interesse, je me permets également de faire suivre cet extrait de l’adresse de l’article entier.
    Cordialement.
    KRISHNA
    Krishna est une des premières illustrations de l’histoire. Comme tout ce qui est très lointain, elle est entourée de nébulosités créées par les historiens des différentes époques ; mais, à travers toutes les fables, toutes les excentricités mêlées à ses légendes, nous apercevons une personnalité réelle qui a joué un grand rôle dans l’histoire de l’Inde, comme, du reste, dans l’instauration de la religion universelle, puisque toutes les religions postérieures copièrent, plus ou moins, celle des Hindous. Nous allons donc chercher à dégager cette personnalité réelle des voiles dont on l’a entourée pour la cacher.
    LES DOCUMENTS
    Deux espèces de documents nous font connaître Krishna :
    1° Le livre qui émane de cette personne elle-même ;
    2° Ceux qui lui ont été consacrés à différentes époques par une multitude d’auteurs.
    Il est bien évident que le plus intéressant des documents, c’est celui qui renferme la parole même de cette Divinité. Celui-là, c’est le dialogue que nous avons sous le titre de Bhagavad-gitâ, entre Krishna et son disciple Arjouna, qu’elle instruit.
    Ce dialogue est intercalé dans le Mahâbhârata qui contient l’histoire des luttes de sexes entre les fils des Kourous (masculinistes), qui sont 100 et ont un chef aveugle (symboliquement), et les fils des Pândous (féministes), qui sont cinq, parmi lesquels Arjouna.
    Les fils des Pândous, par les artifices de Douryodana, furent bannis de la capitale de l’Hindoustan. Les exilés, après une suite d’aventures, reviennent avec une puissante armée pour venger l’affront qu’ils avaient reçu et soutenir leurs droits à l’Empire, basé sur la prérogative de la Mère, de la Femme qui, quoique venue à la vie humaine après l’homme (c’est-à-dire étant la plus jeune des deux frères primordiaux), avait régné jusque là à cause de l’incapacité de l’homme, personnifié par Dhritarâshtra.
    C’est à ce moment du récit que se place l’épisode relaté dans la Bhagavad-gîtâ.
    Le nom de Bhagavat, donné à Krishna, vient de Bhagavatî (celle qui possède toutes les perfections divines). Arjouna est son favori en même temps que son disciple.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/perse-et-chine.html
    Cordialement.

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