Skip to main content

yogamrita mahabharata foret

Afin de rendre plus concret le récent article qui présentait le contexte de la Bhagavad-Gîtâ, voici un extrait du Mahâ-Bhârata. Cet extrait se place lors du départ en forêt des Pândava, cinq frères héros du Mahâ-Bhârata et leur épouse commune.
Yudhishthira, l’aîné des Pândava est pris de remords: c’est parce qu’il s’était laissé entraîné dans un jeu de dés et qu’il avait tout perdu, y compris sa liberté et celle des siens, que tous étaient contraints de partir vivre douze ans dans la forêt. Les larmes lui vinrent.
C’est alors que Saunaka, un sage Brahman, expert en Samkhya yoga, le consola:

«Chaque jour frappent la douleur et la crainte,
Elles ne frappent que l’ignorant, jamais le sage,
Jamais un être comme toi, doté des huit qualités.
La maladie, l’effort, la cupidité, et le contact avec les objets producteurs de peine,
Telles sont les causes de la souffrance.
Les drogues soignent les maladies, et le yoga réfrène la cupidité,
Les mots doux et les doux objets font le reste.
Comme se dissipe la chaleur d’une tige d’acier en fusion plongée dans l’eau,
L’esprit agité s’identifie au corps.
Tout comme l’eau éteint le feu, la connaissance apaise l’esprit.
L’esprit en paix, le corps se détend aussi.
L’ignorance est la racine!
Car l’ignorance engendre l’amour des choses mondaines.
De l’ignorance naît la peur.
De même qu’un petit feu à l’intérieur d’un tronc d’arbre,
En se déplaçant, va consumer les racines,
L’envie, aussi minime soit-elle, se développe, et ronge le dharma.
Celui qui fuit n’est pas celui qui renonce,
Celui qui renonce demeure dans le monde, gardant une vision claire.
N’attends rien des amis ni de la richesse,
N’attends rien même de toi.
La connaissance est le grand extincteur.
La connaissance est une feuille de lotus, vierge de vase.
La convoitise est terriblement assoiffée,
C’est un ver dans le cœur.
De même qu’une bûche en feu se consume,
La convoitise consume l’âme.
De même que la vie redoute la mort,
La richesse redoute le roi, le voleur l’eau, le feu et les parents;
De même que la nourriture partout est dévorée:
Dans l’air par les oiseaux,
Par les animaux sur la terre, par les poissons dans l’eau,
La richesse est dévorée par le destin.
Tout comme la phalène, attirée par la lumière, tombe dans la flamme,
L’homme, mû par la convoitise, tombe dans la tentation.
Et il tourne telle une roue tournant éternellement,
Vagabondant d’une vie à l’autre,
S’ignorant lui-même,
Se cherchant aujourd’hui en Brahman,
Demain dans un brin d’herbe,
Tantôt dans l’eau, tantôt sur le sol, tantôt dans l’air».

Ce texte est une jolie introduction à la Bhagavad-Gîtâ: déjà on y trouve une sagesse de la Gîtâ:

Le vrai renoncement, c’est vivre dans le monde,
tout en étant hors du monde.

Le sage remplit ses devoirs familiaux, sociaux et autres tâches quotidiennes, du mieux qu’il le peux. Sa vision des choses le fait relativiser les attraits et les douleurs du monde. Ainsi, il lui est possible de trouver l’état de contentement – la détente physique, psychique et spirituelle – en toute situation…

Source: Texte: Le Mahabharata de Vyasa, Editons Helios, 1990
Photo: http://vijnana.wordpress.com/2007/06/30/mahabharata-in-british-theatre/

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.