L’aspiration au bonheur d’être, d’exister, est sans doute le point commun et intime à toute l’humanité. Mais rares sont les humains qui le vivent durablement.
Atteindre l’état de bonheur implique, en principe, un changement radical en soi: un changement de conception, de vision des choses.
Et tout changement débute par la prise de conscience de ce qui ne va pas, en soi. C’est ce qui souffre et nourrit une insatisfaction qu’il faudra identifier.
L’état heureux est un état détendu et ouvert. C’est un état qui ressemble au mot « OUI » :
Le OUI à ce qui se présente, quoi qu’il en soit.
Le OUI à la Vie telle qu’elle se manifeste, car, fondamentalement, chaque évènement, chaque épreuve est un cadeau permettant d’avancer.
Que me dit mon être aujourd’hui, dans son intimité la plus profonde?
Est-ce un grand OUI à la vie, telle qu’elle se présente ?
Ou un NON, devenu barricade face à l’existence?
Le NON est un réflexe de la peur.
La prise de conscience de l’insatisfaction existentielle est le point de départ. C’est le point de départ nécessaire pour faire naître et grandir toute « volonté vraie » de changement.
Ensuite, il se trouve que tout changement est perturbant… Il chamboule les réflexes, les habitudes et les convictions, …
Changer remet en question. C’est lâcher une partie de ce à quoi l’on s’est identifié, jusqu’ici. C’est donc lâcher une partie de soi (ou de ce que l’on pense être soi) pour être, autrement…
C’est, en sorte, une métamorphose.
S’alléger pour être heureux
Tant de sages l’on dit: l’état de bonheur absolu, la félicité, réside déjà secrètement en chaque être, dans sa nature véritable, que l’on nomme Atman ou Soi, en yoga. La félicité absolue est secrète et intérieure. Elle réside dans le bonheur de la méditation et de l’en-stase (Samadhi).
L’état de bonheur relatif, est un état d’être dans la vie. C’est un mode de relation à soi, à l’autre et au monde. Les sages expliquent que, pour être heureux, il ne s’agit pas tout à fait de changer, puisque le bonheur réside au fond de la nature véritable de l’Homme. Il s’agit plutôt de s’alléger, de se libérer des choses inutiles, de dégager les scories qui voilent un état heureux préexistant.
La transformation intérieure la plus profonde, la plus radicale, est donc finalement une DE-CONSTRUCTION. L’apprenti au bonheur déconstruit progressivement nombre de concepts, ou projections mentales, tels que:
les préjugés, le jugement, le fait de tout ramener à sa propre expérience, l’égocentrisme, le pessimisme, le sentiment de manquer, le pessimisme, l’idée de séparation, …
Cette déconstruction diminue grandement l’identification à l’égo, et par ricochet la souffrance. Elle dissout beaucoup de choses, notamment les attentes, les peurs et les tensions.
Elle ouvre ensuite l’horizon des possibles: l’Univers se fait plus grand, plus généreux.
Vivre heureux… sacré programme… souvent celui de toute une vie. Le chemin nous appartient!
Et sur le chemin, il y a des rencontres, il y a des lectures, qui inspirent et donnent l’énergie sur cette voie…
A la base cette réflexion devait servir essentiellement d’introduction à deux citations que j’ai aimées et que j’avais envie de partager.
Les voici donc:
Dis-moi prisonnier…
« Dis-moi, prisonnier, qui forgea tes chaînes avec tant de soin? »
« Je suis celui qui les forgea si bien » répondit le prisonnier. »
« Je pensais que ma puissance invisible tiendrait le monde à ma merci, tout en me laissant une entière liberté.
C’est ainsi que, jour et nuit, impitoyablement et avec fièvre, je travaillais à ces chaînes.
L’ouvrage accompli, tous les maillons parfaits et incassables,
je compris que c’était les chaînes qui me tenaient en leur pouvoir. »
Rabindra Nath Tagore
La vie heureuse
Voyez toujours dans chaque être humain le bien
Jetez le négatif du passé loin derrière vous
Vivez tout entier dans le présent
et faites-en ce que vous pouvez de mieux
De l’avenir, attendez le meilleur
et demeurez en contact permanent
avec la conscience cosmique
Alors la vie ne peut être qu’heureuse
et pleine de sens.
Gertrud Hirschi*
Les Mudras, le Yoga au bout des doigts, Le Courrier du Livre, Gertrud Hirschi
Bonjour Michèle
Merci pour ce bel article
J’aime l’idée qu’il ne s’agit pas de « changer » mais bien de s’alléger des choses inutiles (voire nuisibles en fait). Je ne crois pas qu’on « change » mais bien que les choses changent autour de nous quand, en se libérant de ce qui n’est pas bon pour nous et en dépassant nos peurs, nous parvenons à nous accepter un peu plus tel que nous sommes vraiment.
Très belle journée
Merci Eve-Anne.
Namaste
bonjour Michèle
merci pour ces instants de réflexion, qui nous aide à avancer, toujours et toujours
à petits pas , mais surement
très belle journée à toi
Namasté
Merci Paulette,
C’est un plaisir de te lire et d’être avec toi en pensées.
Namaste
Merci Michèle de nous faire partager tes belles réflexions et ta sagesse !
Anne
Merci Anne. Nous sommes tous des « passeurs » de quelque chose…
Namaste