Ainsi, le sentiment du temps qui passe trop vite n’est pas un mal de ce siècle: déjà au tout début de notre ère, Sénèque écrivait son traité « De la brièveté de la vie ». En voici un extrait plein d’actualité que je vous laisse découvrir…
1. La plupart des mortels, Paulinus, se plaignent amèrement de la malveillance de la Nature : nous venons au monde, disent-ils, pour une durée très limitée et ce temps qui nous a été donné s’enfuit si rapidement, si précipitamment que tous, excepté une infime minorité, sont abandonnés par la vie au moment précis où ils s’apprêtent à vivre. Et ce prétendu malheur universel ne fait pas seulement gémir le commun des mortels et la masse des ignorants ; ce sentiment suscite aussi les doléances des hommes illustres.[…]
3. Ce n’est pas que nous disposions de très peu de temps. C’est plutôt que nous en perdons beaucoup. La vie est suffisamment longue et elle nous a été accordée avec une générosité qui nous permet d’accomplir de très grandes choses, à condition toutefois que nous en fassions toujours bon usage; mais lorsqu’elle s’égare dans le luxe et l’insouciance, lorsqu’elle n’obéit à aucune valeur, il nous faut la contrainte de la nécessité suprême pour que nous nous apercevions qu’elle est passée alors que nous n’avions pas compris qu’elle était en train de s’écouler.
4. Ainsi en est-il: la vie qui nous échoit n’est pas brève, nous la rendons brève; elle ne nous fait pas défaut, nous la gaspillons. Quand d’abondantes ressources princières tombent entre de mauvaises mains, elles fondent en un rien de temps mais, même modestes, quand elles sont confiées à un bon dépositaire, elle fructifient avec le temps : de même notre vie s’étend amplement pour qui sait en disposer.
2′000 ans après Sénèque, pour les êtres humains, c’est toujours aujourd’hui que commence le reste de la vie…
A nous de nous poser les questions essentielles: Quels sont mes objectifs de vie?
Plus que le succès matériel ou social, la réalisation de l’être sur le plan de son « Svabhava » (sa réalisation personnelle), – ce pour quoi il est né dans ce monde -, est essentielle.
La plupart des gens reconnaissent ce sentiment profond d’être dans la ligne de ce qui est essentiel pour eux, ou de ne pas y être, et de se sentir balloté par la vie, à côté de soi-même…
Est-ce que ma vie actuelle est en adéquation avec mes objectifs les plus profonds? Quels sont les moyens que je mets en œuvre pour les atteindre?
Ce n’est pas demain que commence le reste de ma vie: c’est aujourd’hui!
Que puis-je faire, ici et maintenant, d’accessible, pour me coucher ce soir avec le sentiment de plénitude d’avoir faire quelque chose pour mon être le plus intime, d’avoir fait quelque chose de rassérénant pour mon âme?
Ce sont peut-être des choses très simples… l’avenir m’appartient!
Namasté