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Voici une pratique de Bhramari Pranayama qui se double d’une méditation. C’est par excellence une pratique de Pratyahara, le « retrait des sens vers l’intérieur ».  

nadanusandhana asana

La posture assise est celle de Nadanusandhana Asana. Si l’on est très à l’aise en position accroupie (pour y rester 15 à 30 minutes), on peut aussi s’installer accroupi.

Si l’on est assis sur un support, trouver la bonne hauteur pour garder la colonne redressée.

Se boucher  les oreilles à l’aide des pouces. Détendre le corps, relaxer le mental. Rentrer progressivement à l’intérieur.

1. Bhramari Pranayama (Bramari)

  • Inspirer:  profondément
  • Expirer: produire le son du bourdonnement de l’abeille (qui donne son nom à cette technique):  il part du fond de la gorge. La bouche est fermée. Les mâchoires sont desserrées (inutile de coller les dents les unes contre les autres).

Sentir la vibration dans la tête en entier… Continuer le son aussi longtemps que confortable. Essayer de stabiliser le bourdonnement, afin qu’il soit régulier.  Cela peut durer 20 secondes au début… puis 30-40 secondes avec l’habitude.

Continuer la respiration  Bhramari pendant au moins cinq minutes.

La conscience demeure totalement centrée et présente au son et à la vibration.

Puis arrêter le bourdonnement.

Bhramari Pranayama réduit l’anxiété et favorise grandement le sommeil. Il produit une onde de détente dans l’esprit et dans tout le corps.

C’est une pratique qui permet de se recentrer rapidement, en évitant la trop grande déperdition d’énergie par les sens qui opère encas de fatigue et/ou de stress. C’est une manière de se régénérer.

2. Nadanusandhana

« Nada » signifie le « son » et « Anusandha » signifie « contemplation ». Ainsi, Anusandhana, c’est la contemplation du son.

Après Bhramari Pranayama, garder les oreilles bouchées, mais les boucher un peu moins fortement:

Il s’agit juste de développer la conscience du monde intérieur et de se séparer un peu du monde extérieur. Si l’on bouche trop fort les oreilles, cela entraîne des bruits intérieurs qui peuvent déranger l’écoute les sons subtils.

Maintenant, écouter tous les sons qui émergent de l’intérieur et essayer d’en capter les manifestations les plus subtiles.

Tout d’abord, essayer d’écouter un son, plus clair que les autres. Se laisser guider puis absorber par lui. En se concentrant sur ce son, percevoir si son intensité augmente, s’il gagne en précision.  Ainsi, tout l’être est concentré dessus. Le mental est littéralement  absorbé par lui, jusqu’à faire un avec lui.

Il se peut alors qu’un son plus subtil paraisse plus clairement. Dans ce cas, laisser le premier et passer au nouveau. Par la puissance de l’attention, pénétrer dans ce nouveau son.

Pratiquer ainsi, entre 10 et 25 minutes, voire plus longtemps si souhaité.

Ces sons peuvent appartenir au monde physique… ils peuvent aussi appartenir au monde subtil. On les appelle les « sons inaudibles ».  Mais ce n’est qu’une question d’échelle, car tout son intérieur sera intéressant à suivre. Le son va guider dans le processus d’intériorisation et affiner la capacité d’écoute. Il permet d’entrer en relation intime avec les profondeurs de l’être.

Un yogi m’expliquait qu’il y a une gradation du son: du plus physique au plus subtil. Il n’y a pas de réelle frontière entre l’un et l’autre. Dans l’absolu, ces sons sont tous des manifestions du « OM » originel.

Ainsi, grâce à cette « absorption » dans le son, il est possible de plonger très profondément en soi: c’est une technique contemplative qui ouvre tout droit la voie vers la méditation.

Si aucun son ne paraît, écouter le son du silence… Renouveler la pratique régulièrement. Avec la pratique, des sons émergeront…

Namaste

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

10 Comments

  • Giovanna dit :

    Bonjour, j’apprécie tout ce que vous faîtes, c’est vraiment super.
    Je me demandais pour les personnes qui ont un acouphène comment
    doit on enseigner ce pranayama? Pour ces personnes ça ne doit pas être très facile l’écoute d’un son qu’ils ont déjà tout le temps.
    Merci pour ta réponse.
    Giovanna

  • Taia dit :

    Un immense merci pour cet exercice et plus globalement pour ce blog d’une qualité exceptionnelle. Je m’en inspire énormément pour les cours de yoga que je donne et ils constituent une véritable source d’inspiration pour moi. Mes élèves ont adoré faire bramari cette semaine. J’ai prolongé l’exercice en proposant d’arrêter le son mais de respirer en ujayi tout en gardant les oreilles bouchées, puis de retenir le souffle quelques instants pour percevoir le rythme cardiaque. Cela a très bien fonctionné, merci encore Michèle! Taia

  • Michele dit :

    Bonsoir Giovanna,

    Et désolée de répondre tardivement (j’ai été absente et sans Internet pendant une semaine).

    Bien sûr, on peut se dire que l’exercice risque d’être pénible pour les gens souffrant d’acouphènes. Ce n’est pas mon cas.

    Mais je peux dire qu’à plusieurs reprises, des personnes souffrant d’acouphènes modérés m’ont dit que cette pratique leur permettait d’apprivoiser leurs acouphènes et de faire en quelque sorte la paix avec eux.

    Mais je sais que les personnes très ennuyées par les acouphènes n’auront probablement même pas envie d’essayer, car ce serait trop pénible pour elles!

    Je te transmets ma réponse par email aussi. Namaste

    • Laurent dit :

      Bonjour et merci pour votre retour.

      La question que je me pose est la suivante: les acouphènes ne seraient-ils pas des sons subtils non reconnus comme tels?

      Depuis des années j’ai des “acouphènes” en continu et assez forts, parfois gênants même, bien que je n’y pense pas tout le temps et heureusement ils ne m’empêchent pas de dormir.

      Je suis en train de lire un beau livre de Salim Michael qui parle beaucoup de nada yoga et comment utiliser les sons internes subtils comme moyen de méditer.

      Les acouphènes sont ils autre chose que ces sons? Ou pas?

    • Michèle dit :

      Bonjour Laurent,
      Je ne suis pas sûre que vous allez recevoir ma réponse car vous avez mis votre commentaire en réponse à celui de Giovanna.
      Je vais donc aussi vous transmettre ma réponse par email.
      J’avais envie de vous répondre plus tôt… mais nous avons justement préparé puis donné un stage de yoga « pratiquer entre Son et Silence ». Coïncidence…
      Mon expérience d’enseignante de yoga, sur les acouphènes, a évolué depuis 2013.
      J’ai rencontré un maître indien en méditation. Lorsqu’il propose une pratique proche de celle de Nada Anusandhana (dont il est question dans mon article), il recommande même de se concentrer sur les acouphènes, si rien d’autre n’apparaît, comme objet de concentration en tant que tel.
      Ayant moi-même de légers acouphènes, c’est ce que je pratique depuis des années.
      C’est une manière de pouvoir faire « ami ami » avec ses acouphènes et de relativiser la chose.
      En fait, je considère mes propres acouphènes comme un privilège m’aidant à maintenir la concentration, en devenant des objets de concentration, du moins sur le départ.
      Le principe d’Anu Sandhana est d’écouter tout son d’un bout à l’autre, sachant que tout son ne fait que passer. Dès qu’un son faiblit, on se concentre sur un autre qui apparaît. Si plusieurs son apparaissent, on préfère toujours le son qui semble le plus subtil et qui se révèle attirant. Si aucun son paraît, se concentrer sur la vibration du silence. Le vrai silence n’existe pas de façon absolue.
      Se concentrer ainsi sur des sons de plus en plus subtils, permet, progressivement de se concentrer sur différentes qualité de sons, et de connecter à des sons plus subtils, qui sont mentionnées dans les textes des Upanishads par exemple (sons proches d’un sifflement, d’une flûte, de clochettes, ou beaucoup moins fins comme le tambour, …).
      Voici un exemple pour expliquer qu’il existe vraisemblablement différentes qualités du son.
      Regardons sur le plan de l’énergie vitale. Il existe un Prana « grossier », qui se manifeste pour donner vie au corps ou convertir en énergie les nourritures. Ce Prana apparaît sur les photos de type Kirlian. Il est très proche de la matière, lorsque l’on considère les photos Kirlian, mais il est invisible à l’œil nu. Ainsi, il existe aussi un Prana beaucoup plus raffiné, circulant lui aussi dans les Nadi et les Cakra. Ce Prana plus subtil, est celui que travaillent les yogi, en vue de l’éveil de Conscience. En fait, il existe toute une gradation de qualité à l’énergie, de la plus subtile à la matière grossière, car même la matière est de l’énergie à taux vibratoire lent.
      C’est très certainement la même chose entre les sons grossiers et les sons subtils…
      Voilà, je m’arrête là… même si le sujet pourrait nous mener encore beaucoup plus loin 😉

  • Michele dit :

    Bonsoir Taia,
    Merci pour ce retour 🙂

  • romain colin dit :

    Merci pour votre site internet !
    Bien à vous
    Romain

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