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On ne peut pas expliquer ce qu’est la méditation, tout comme on ne peut pas décrire le miel à quelqu’un qui n’y a jamais goûté. On peut expliquer scientifiquement les couleurs à un aveugle, mais il ne nous comprendra pas, puisqu’il ne peut les voir. La méditation s’expérimente de l’intérieur…

coucher de soleil saint jean du doigt

Pourquoi méditer?

Certains viennent à la méditation parce qu’ils ont pris conscience qu’ils vivent dans beaucoup d’agitation, qu’ils expérimentent incessamment trop d’émotions qui les perturbent, ou qu’ils se reconnaissent stressés. Certains y viennent, mus par un ardent désir spirituel. Les motifs sont multiples, mais l’expérience méditative répond aux besoins de chacun.

Les effets de la méditation sont avérés.

Même si le mental n’est pas parfaitement concentré, le simple fait de rester immobile procure un immense bienfait physique. La méditation est un bain de paix pour le corps. Elle calme toutes les cellules et ralentit le processus catabolique. En calmant le mental, la méditation permet de canaliser l’énergie, au lieu de la disperser. Elle agit au niveau des centres d’énergie ou Chakra.

La méditation améliore la concentration. Elle aide à avoir les pensées claires, à prendre le recul nécessaire, à relativiser. In fine, le fait d’être plus serein influence favorablement les choix quotidiens.

Comment méditer?

La méditation est une expérience indescriptible, avons-nous dit. Alors pourquoi en parler?

Parce qu’il est possible d’apprendre les techniques qui aident à rentrer dans cet état, à faire cette expérience. On ne peut pas apprendre à dormir, mais il est possible d’apprendre les bonnes conditions pour le sommeil: des activités tranquilles avant, l’obscurité, s’allonger, …

En matière de méditation, il est utile pour commencer de le faire avec une guidance. Il existe plusieurs approches en Yoga, Zen, Vipasana, etc. A chacun de trouver la voie qui lui convient le mieux. Un précédent article proposait un premier exercice très simple, de Thich Nhat Hanh.

Le contrôle de la respiration favorise la méditation, car la respiration influence très directement l’état mental. En calmant la respiration, on calme le mental.

Il existe des exercices favorables à la création d’un état méditatif. Tratak (la fixation d’une bougie (ou un autre objet), puis sa visualisation yeux fermés) par exemple, est une pratique de Yoga (Kriya).

Avec ou sans visualisation, certaines méthodes impliquent l’utilisation de Mantra, syllabes sacrées et bénéfiques, telles Om, Soham, Om Namah Sivayah, ou encore Om Mani Padme Hum; ou la visualisation; ou encore l’écoute de sons intérieurs subtils.

D’autres méditations très universelles consistent par exemple à se relier à l’univers et à ses créatures, jusqu’à ressentir une expansion de conscience et d’Amour. On peut méditer sur le thème de la Lumière universelle (tout est onde, vibration) ou du Son primordial (le Verbe, le Logos, la vibration première qui sous-tend l’Univers) en ressentant leur nature profonde et leur vibration en nous, puisque nous-mêmes faisons partie de l’Univers.

Une expérience du présent

La méditation consiste à rester dans un état de conscience. La conscience, c’est maintenir la présence à nous-même, sans fuite mentale vers le passé ou l’avenir, sans jugement aucun… La méditation se passe profondément dans le moment présent.

Mais qu’est-ce que le présent? Un moment très bref entre le passé et le futur… au moment où je parle, il est déjà passé. Ce que je disais il y a cinq minutes n’existe plus dans le présent. Le passé demeure le passé pour toujours… et le futur n’existe pas. De ces quelques réflexions, les Rishi, sages de l’antiquité indienne, ont conclu que le temps est une illusion: le temps est relatif; il n’existe donc pas, dans l’absolu.

Rishi et Yogi disent que la méditation est une expérience au delà du temps, de l’espace et de la causalité (c’est-à-dire la logique, qui fonctionne avec les notions de cause et d’effet). La méditation conduit à faire l’expérience du «JE SUIS», dans un maintenant éternel.

Comment cela est-il possible? Lorsqu’il n’y a absolument plus de pensée dans le mental. Mais comment arriver à ne plus penser? Si je ne veux plus penser, ce désir est déjà une pensée.

Les états que l’on peut expérimenter

Les quatre états que l’homme peut expérimenter sont l’état de veille, le rêve, le sommeil profond, et un quatrième état, méditatif ou transcendantal, au-delà  des trois autres.

Dans l’état de veille, le mental fonctionne consciemment. Il est intéressant de savoir que la concentration moyenne sur une pensée est de 1/10e de seconde. Nous passons constamment d’une pensée à l’autre. Les sens nous y poussent: un bruit, une odeur, … Alors même que nous croyons être absorbé, le mental virevolte et revient régulièrement à la pensée sur laquelle nous pensions pourtant être concentré… Le mental est fait pour interagir avec les sens, et naturellement il suit les objets de ses expériences.

Dans l’état de rêve, le mental fonctionne aussi, en ouvrant plus grand la porte du subconscient.

Dans l’état de sommeil profond, le mental est au repos: il y a arrêt de ses activités.

Dans l’état transcendantal de la méditation, le mental est au repos total, là aussi. Mais si, après une nuit de sommeil, on se lève tel que l’on était la veille, … une expérience profonde et véritable de méditation, transforme pour toujours.

Swami Vishnu-devananda expliquait ceci:

  • La concentration (Dharana), c’est 12 secondes de concentration absolue sur un objet unique.
  • La méditation (Dhyana), c’est entre 12 secondes et 5 minutes de concentration absolue (l’expérience se transforme en pure conscience).
  • L’extase, ou Samadhi, c’est au-delà de 5 minutes de conscience absolue (il existe plusieurs types de Samadhi).

Cette explication permet de relier ces différentes expériences. L’extase consisterait donc essentiellement à maintenir l’état d’être conscient (nous avons dit plus haut que la conscience consiste à  soutenir la présence à soi-même, au-delà des jeux du mental). Des sages expliquent que tout le monde connaît le samadhi, l’extase.  Le commun des mortels l’expérimente sous forme de flash de félicité ou d’intuition (1/10e de seconde, pas plus!). C’est cette expérience, tellement courte que l’on peine à l’identifier, qui donne à chacun l’intuition du Samadhi et le désir d’approcher la méditation profonde. Le méditant avancé ou une personne ayant développé un haut niveau spirituel est capable de soutenir un état supra-conscient extraordinaire beaucoup plus longtemps.

La vie donne l’opportunité de découvrir puis d’approfondir ces états méditatifs…

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

2 Comments

  • Michele dit :

    Voici quelques commentaires qui ont été publiés suite à la première version de cet article:

    1. Paillette a dit: Ouvert 22 août 2007

    J’ai découvert votre blog il y a quelques semaines. Je vous lis désormais régulièrement. Merci pour tout ce que vous nous faites partager.
    J’essaye de trouver du temps pour méditer de temps en temps. Je suis quelqu’un de très agité intérieurement et je sais que cela me fait un bien fou. Je reste difficilement immobile plus de quelques minutes mais ce peu de temps est déjà un grand pas pour moi!
    Bonne continuation.

    ***

    2. Michèle a dit: Ouvert 22 août 2007

    Très contente que vous trouviez de l’intérêt à ce blog. C’est l’envie de partager ce que j’ai reçu qui me motive à écrire.

    Pour la méditation, comme pour le yoga, rien ne vaut la régularité. 8 ou 10 minutes, 5x/semaine, c’est déjà bien. Le mental prend le pli, et les bienfaits se font ressentir durablement.

    Ensuite, c’est l’envie de maintenir cet acquis (et donc de se faire plaisir) qui prend le pas sur la discipline, parfois aride.

    Bonne suite aussi!

    ***

    3. maax a dit: Ouvert 12 décembre 2008

    bonjour , j ai 44 ans et je pratique tratak depuis 11ans en toutes occasions et notamment sur le reflet du miroir , j ai connu cette pratique dans le livre des 112 méthodes de osho en passant en premier par vipassana (21j).

    mes premières expériences ont été une révélation , à l’age de 33 ans en même pas une demi-heure ne sachant pas ce qu il allait se passer j ai été complément métamorphosé , mes yeux se sont ouverts comme jamais , ma respiration est devenu limpide est agréable , il s’est révélé un être intérieur qui m’a bien fait ressentir le présent , le ici et maintenant, je vous passe le coté extraordinaire de ces expériences qui se sont répétés pendant 3 mois . …

    aujourd’hui hui la pression est toujours là dans le haut de mon nez , de mon front et de mes yeux , malgrés de nombreuses tentatives je n ai pu retrouver cet état , je ne désespère pas car je sens toujours que c est là et qu’ il faut attendre (sans attendre) le prochain « train » , celà dit si je vous écris c est parce que j espère que vous avez connu des cas similaires au mien , pour le moment aprés plusieurs forums je m aperçois que je n ai pas encore de réponses ou de conseils sur ce que je viens de vous expliquer .
    j aimerai connaitre et échanger des personnes ayant connu la pratique tratak , merci à vous tous !!

    maax

    ***

    4. Michèle a dit: Ouvert 13 décembre 2008

    Bonjour Maax,

    Votre pratique de Tratak me semble très assidue. Je n’ai jamais pratiqué avec un miroir. Et surtout, Tratak est pour moi un exercice d’intériorisation et de purification du mental qui précède la méditation.

    J’aime le pratiquer au début de ma méditation. Au bout de quelques minutes, lorsque le mental s’est vidé, je ferme les yeux et j’entame la pratique de méditation qui m’a été enseignée.

    L’expérience de Tratak dont vous parlez est très proche des expériences de méditation. D’ailleurs, dans certaines méditations, la clarté se fait si intense que l’on a l’impression d’avoir les yeux ouverts; cela me rappelle tratak avec la lumière…

    Les pratiques de méditation intenses, comme celles vécues en session de Vipassana procurent chez beaucoup de gens des effets particuliers, que l’on peut qualifier de premières expériences spirituelles.

    Cependant, comme beaucoup de maîtres de méditation le répètent, il est préférable de ne pas trop s’attacher à ces états, à ces effets, et de persévérer dans la pratique sans y prêter plus d’attention.

    En effet, ces états sont souvent liés aux plans encore relativement bas: modifications chimiques, endocrines, mêlés de sensations diffuses et de bribes d’émotions, voire de visions, souvent encore mentales et non supérieures. Nous sous-estimons ce que peut être l’état de Samadhi, au-delà de toute explication possible.

    Je qualifie les expériences fortes et bouleversantes comme celles dont vous parlez, de « cadeaux du ciel ». Leurs effets se répercutent dans une certaine durée. A la lecture de l’article ci-dessus, on se rend compte qu’il est tout à fait possible de vivre des « étincelles de Samadhi » ou de méditation. Cela arrive même souvent aux débutants très sincères.

    Ces expériences ouvrent en général des Nadis, les canaux énergétiques du corps subtil. Ainsi, l’énergie vitale parvient à circuler différemment: on se sent complètement transformé. Notre expérience, notre perception, du présent devient différente, plus intense, plus fine… Dans plusieurs de ces cas, il s’agit d’une montée partielle de la Kundalini.

    Vous parlez de pression dans le haut du nez? Est-ce une conséquence de l’état que vous décrivez?

    Rechercher un état passé ne devrait pas être un but un soi. Le souvenir d’un état de conscience supérieur devrait simplement vous motiver encore et toujours à pratiquer régulièrement.

    La pratique régulière semble parfois ingrate, mais malgré les apparences, c’est elle qui paie. En pratiquant tous les jours, on développe sa sensibilité, ses « antennes » au subtil, on se donne les chances de pouvoir expérimenter à nouveau un état supérieur de conscience, le jour qui nous sera donné de le vivre.

    Ce sera peut-être différent et même peut-être bien mieux. C’est pour cela qu’il ne faut pas s’attacher à une expérience vécue il y a si longtemps. Créer des tensions physiques pour essayer de parvenir à une sensation ancienne n’a rien à voir avec la modification subtile qui était à la source du premier état.

    Pratiquer sans attente, comme une offrande à la vie, au Divin, dans une détente totale. Voilà le conseil que je peux vous donner.

    Peut-être que d’autres pourrons compléter ma réponse.

    Cordialement
    Michèle

    ***

    5. Hub a dit: Ouvert 14 décembre 2008

    Bonjour,
    Je récite un mantra quotidiennement et après chaque répétition je ressens (sans m’y attacher) une sorte d’euphorie ou d’extase. Pouvez-vous me dire pourquoi?
    Dans la M.T, il est dit qu’il faut réciter son mantra aussi naturellement qu’une pensée, sans aucun effort. Peut importe de le perdre car il reviendra. Cependant, sur un site internet, il est dit qu’un mantra n’apporte aucun résultat si l’attention est dispersée ne serait-ce qu’une seconde. Qui croire?
    Est-ce qu’après une longue pratique de M.T, le mantra finit par s’imposer constamment?
    J’arrive à bien me concentrer en répétant mon mantra mentalement ou à voix normale tout en visualisant chaque syllabe. Cela requière un minimum d’effort pour imaginer. J’ajoute que j’utilise un mala pour m’aider.
    Avez-vous un conseil à me donner pour mieux méditer?
    Merci d’avance!
    Hubert

    ***

    6. Michèle a dit: Ouvert 15 décembre 2008

    Bonjour Hubert,

    Me voilà bien empruntée devant votre question, tout comme celle de Maax. Je suis en cheminement, tout comme vous, et ne pourrai pas donner de conseils ad hoc pour chacun, vu que les enseignements sont tous différents et qu’avec mon niveau, je ne suis pas qualifiée pour pouvoir vous guider.

    Je sais que la M.T. dispose d’enseignants qui suivent les méditants. Comme ils connaissent la méditation à laquelle vous avez été initié, le mieux serait de continuer à travailler avec eux. Suivre un type de pratique sur la durée, dans une pratique régulière, c’est cela qui permet d’avancer.

    Ressentir une certaine euphorie lors de la répétition assidue est normal. Le développement de la qualité d’attention est à la source de cette joie. Retrouver l’unité mentale, et plus encore, de notre être, à travers une présence totale à l’instant présent… c’est proche de la description de la béatitude, n’est-ce pas?

    J’ai entendu les mêmes divergences que vous quant à la force des Mantras, répétés avec ou sans conscience / concentration.

    La tradition indienne dit que Ratnakar, un homme peu recommandable, rencontra Narada, sur son chemin. Normalement, à sa vue, les passants s’enfuyaient. Les qualités paisibles et sages de Narada l’intriguaient. Peu après, il se jeta à ses pieds et lui demanda comment obtenir le salut. Narada lui dit de répéter le nom de Dieu «Rama». Mais Ratnakar était tellement «abîmé» par ses mauvaises actions, que la répétition du nom de Dieu, l’articulation de ce mot, lui était impossible. Narada lui conseilla alors de répéter «Mara», le nom de la Mort, qui était accessible à Ratnakar. Et c’est ainsi, qu’au fil des répétitions de Ratnakar, «Mara» devint «Rama». Ratnakar en fut transformé… et il est connu aujourd’hui sous le nom de Valmiki, le grand sage…

    Le mantra contient, dans sa composition sonore, une certaine énergie. Le répéter sans y mettre d’énergie, lui en enlève plutôt que ne lui en donne. Le répéter avec amour et inspiration, multiplie sa force… C’est l’explication que j’ai reçue et qui m’a le plus convaincue…

    Utiliser un Mala peut être utile. J’avais écrit un petit texte à ce sujet.

    En espérant que ces quelques mots vous éclaireront un peu. Bonne chance.
    Namasté
    Michèle

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