Samkhya signifie compter en sanskrit; c’est par ailleurs le nom de la philosophie qui sous-tend le yoga. Quand on fait certains Pranayama (exercices de respiration) et certaines méditations avec répétitions de Mantras, il est parfois nécessaire de compter les cycles effectués.
Le Mala (chapelet indien) remplit cette fonction.
Mais lorsque l’on n’en a pas, ou lorsque l’on préfère s’en passer, le corps, ou plus précisément les mains, peuvent alors remplir cette fonction de comptage!
On compte les phalanges en déplaçant le bout du pouce, en faisant une spirale dans le sens des aiguilles d’une montre.
Sur la main gauche, on commence par la base de l’index…
…et sur la main droite, on commence par la base du petit doigt.
On compte toujours de 1 à 12. Lorsque les deux mains sont libres (ce qui n’est pas possible pour les respirations alternées), on peut faire exactement comme avec le Mala des cycles de 108:
Avec la main gauche on compte les unités, de 1 à 12.
Avec la main droite, chaque fois que l’on a fait 12 à gauche, on compte 1 à droite (les douzaines).
Exemple: Sur la photo ci-dessus, on voit ainsi que l’on est à la 4ème répétition du premier cycle.
Lorsque l’on arrive sur la 1ère phalange du majeur droit (voir point gris sur la photo), c’est que l’on a fait 108 répétitions (12 x 9 = 1 Mala)!
Namasté
Anciens commentaires au sujet de cet article:
Pascale a dit: Ouvert 26 janvier 2010
Bonsoir Michèle,
ma méthode de comptage pour le prânâyâmâ est une visualisation d’un cercle que je coupe en 2 et 4 parties, j’y dépose le bîja mantra concerné sur chaque part. Ainsi, lorsque j’inspire sur 1 temps du rythme matra, je parcours un demi cercle, puis l’autre demi cercle ou le cercle complet en une seule fois si je connais bien le matra, puis suspension du souffle sur 4 temps (toujours matra) là je parcours 4 fois mon cercle par tranches et enfin j’expire sur 2 temps et je parcours 2 fois mon cercle par tranches.
Ai-je été claire ? ………… j’en doute!
bon, bref, chacun sa manière!
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Michèle a dit: Ouvert 27 janvier 2010
natacha dit (commentaire déplacé par l’administrateur):
Merci Michèle. C’est ce que m’apporte en plus ce comptage: l’énergie des mudras de la main. La méthode de Pascale a l’air bien aussi, mais elle ne va pas pour ce que je fais. Mon mantra est trop long et je n’ai pas le comptage des répétitions.
Bonne journée
Répondre
natacha a dit: Ouvert 27 janvier 2010
Bonjour Michèle,
On m’avait expliqué la méthode samkhya, mais je l’avais oubliée. Je médite avec le mantra auquel j’ai été initiée. Il est assez long. J’utilise d’habitude mon mala pour la concentration et pour donner un temps à ma méditation. J’ai essayé ce matin le comptage samkhya et je le préfère au mala: pas d’objet extérieur. De plus on ressens de l’énergie dans les doigts
Merci pour cet article!
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Michèle a dit: Ouvert 27 janvier 2010
Bonjour Natacha,
J’utilise aussi beaucoup de longs mantras en support de méditation. Je trouve la méthode Samkhya très adaptée, surtout si la concentration n’est pas au top.
J’aime bien ta remarque énergétique: Oui! Je n’en ai pas parlé dans l’article, mais personnellement, je ressens ce comptage comme un jeu de Hasta Mudras (Mudras de la main), aux énergies favorables.
Et comme toi, il m’arrive de trouver cela plus inspirant que l’égrainage de mes Malas en perles de Rudraksha ou de santal, toutes un peu rugueuses.
Namaste
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Michèle a dit: Ouvert 8 mars 2010
Bonjour Pascale,
Voilà un petit moment que je me dis qu’il faut que je te remercie pour la technique de comptage en Pranayama (visualisation d’un cercle coupé en 4):
Maintenant, je combine cette technique à celle du comptage Samkhya, pour rythmer les temps d’inspir, rétentions, expir.
P. ex. sur une respiration 5:20:10:5:
IN: je répète le bija 5x = 1/4 de cercle.
RPP (rétention poumons pleins): je répète le bija 4×5 = 1 cercle complet
EX: je répète le bija 2×5 = 1/2 de cercle
RPV: (rétention poumons vides): je répète le bija 5x = 1/4 de cercle.
Je « remplis » donc:
– 1 cercle pour la RPP et
– 1 autre cercle pour l’EX, RPV, IN
= 1 cycle de respiration
-> + 1 mouvement de phalange pour avancer sur mon comptage de 108.
Ça paraît compliqué à expliquer… mais c’est très pratique.
Ainsi je n’utilise plus de chiffres du tout pour compter. Je n’aime pas compter mentalement en faisant mon pranayama: je préférais souvent tenir les temps selon mon ressenti… plutôt que de compter.
Maintenant, j’écoute mentalement le rythme du bija que je répète (par 5, pour l’exemple: OM, OM, OM, OM, OM = 1/4 de cercle que je vois sur mon « écran » mental).
(Tout cela n’est pas forcément très clair à lire non plus 😉
Namaste
Michèle
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Pascale a dit: Ouvert 8 mars 2010
Bonjour Michèle,
en fait l’idée de ce comptage avec le cercle m’est venue par la visualisation, comme utilisée en natha yoga, de la pleine lune et du soleil.
Ainsi, par exemple, quand je suis en ardhapascimottanâsana (la posture de la dei-pince) côté gauche, je visualise la pleine lune, donc un cercle blanc (ce qui va bien avec le nadî correspondant d’ailleurs) et le bîja mantra YAM. De même quand je suis sur le côté droit avec le soleil et le bîja mantra RAM.
Je vois plus ces 2 astres que des cercles, mais par soucis de simplicité pour les personnes qui n’ont pas l’habitude d’intégrer les visualisations dans leur pratique de yoga, j’ai préféré notifier le cercle. Ça peut servir aussi de début de visualisation, d’apprentissage de visualisation, jusqu’à adopter les 2 astres cosmiques, qui, rappelons-le sont aussi les symboles du Hatha Yoga.
J’avais eu peur dans mon post précédent de n’avoir pas été assez précise quant à ma façon de faire… mais apparemment, tu as testé et ça fonctionne. Tant mieux !
J’ai très vite adopté cette manière de procéder pour éviter justement le comptage de chiffres incompatibles avec les bîja mantra en continu mentalement et par soucis aussi d’immobilité totale de tout le corps, donc des doigts compris.
Ce n’est pas évident surtout si tu associes ce « comptage » avec mulabandha, kecharimudrâ, shambavî etc…surtout en début de pratique intense traditionnelle! Mais ensuite, on s’aperçoit que cette combinaison aide vraiment à s’installer dans la posture, à faire circuler l’énergie partout et dans les chakrâ. Ecole traditionnelle dure mais bien efficace.
Ce comptage en visualisation est intéressant pour les personnes qui sont musiciennes car au bout d’un moment, nous ne comptons plus du tout, on se cale sur le matra (rythme yoga) et on garde le rythme comme si nous jouions de la musique. On sait qu’en parcourant le soleil ou la pleine lune on aura atteint le temps voulu d’inspiration, de suspension de souffle à plein et d’expiration. De même pour les suspensions à vide.
Et puisque je parle de suspension de souffles, j’aime à accompagner mon immobilité posturale, énergétique et mentale par la musique de Hariprasad Chaurasia bien adaptée au temps yoga Matra. A essayer !
Namaste
Pascale
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Michèle a dit: Ouvert 9 mars 2010
Bonjour Pascale,
Sans être musicienne, je trouve que ta visualisation se calque sur le rythme intérieur (pouls, cœur, prana, peu importe…). La répétition des mantras agit comme un métronome. La visualisation permet de garder le cap.
Vraiment excellent 😮 )
Je viens d’écouter un peu Hariprasad Chaurasia. J’aime énormément la Bansoori. Avec les Tablas, voilà qui transporte…
Nous avançons sur le forum. J’aurai des réponses en fin de journée, je pense…
Namaste
la technique de Pascale est celle du Natha-Yoga enseignée par Christian Thikomiroff qui explique magnifiquement tout cela dans ses cours, les visualisations lune et soleil, bija mantra correspondant, bandha et mudra, ainsi que la méthode de comptage, technique très puissante, très complète, qui demande beaucoup de travail et d’intensité dans la pratique personnelle et l’étude des textes Natha.
Oui, très belles techniques en effet que le natha et ses visualisations 🙂 J’en suis aujourd’hui au module 10. J’ai demandé à avancer à mon rythme et c’est parfait.
Je n’aime pas compter en pratiquant et apprécie l’image du cercle découpé.
Om et amitiés
Bonjour.
Je ne connaissais pas ce système de comptage sur les doigts et la spirale qu’il dessine. Il semble qu’il y en ait plusieurs, surtout utilisés en Asie.
Le nombre 12, celui des phalanges de 4 doigts comptées par le pouce, semble avoir inspiré d’autres cultures de l’Antiquité, dont celle des Sumériens qui utilisaient une base de 60 (12 X5), et des calculs desquels nous avons hérité notre système de mesure du temps (60 minutes, 60 secondes) et la notation des angles en degrés.
Cela rejoint justement l’image du cercle citée dans les anciens commentaires de Pascale sur cet article!
Voici un lien vers Wikipédia (dont l’article demande, comme toujours, vérification à d’autres sources)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ration_m%C3%A9sopotamienne
Et un autre sur la numérotation sexagésimale
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_sexag%C3%A9simal
Nos ancêtres ont aussi utilisé le corps pour compter: notre quatre-vingt français nous vient, semble-t-il, des Celtes qui utilisaient les doigts des mains… et ceux des pieds. Et il se peut que la base de 10 que nous utilisons actuellement aurait été toute autre si nous avions eu moins (ou plus) de doigts 😉
Cette petite note est loin des pratiques yoguiques raffinées et complexes de Pascale, mais j’aime la manière dont les diverses cultures ont eu le bon sens d’appuyer leurs premiers comptes sur le corps (ne l’a-t-on pas toujours… sous la main?).
Une petite question : trouvez-vous que le comptage des respirations ou des mantras vous aide à maintenir la concentration?
Sinon, pourquoi (ou pour quoi) le faites-vous?
Sibylle
Bonjour Sibylle,
Oui, en effet, il y a plusieurs manières de compter. Intéressant de voir que cette idée a été reprise par d’autres peuples… et pas si étonnant somme toute: nos ancêtres étaient très pragmatiques et en effet, plein de bon sens! Ces techniques sont parfaites lorsque l’on ne dispose que de son corps.
C’est passionnant aussi cette importance et persistance de la base 60 qui perdure dans la comptage du temps et des degrés. Merci pour les liens.
Comme je l’ai écrit plus haut, je n’aime pas bcp compter pour pratiquer: je le fais un minimum. Mais cela est utile p.ex.:
– pour mettre en place certains rythmes (p.ex. rétention 4 fois plus longue que l’inspir et expir 2x plus long que l’inspir). Pour cela, inutile de compter suivant le système des phalanges expliqué ici, c’est fastidieux. Au bout d’un moment le rythme intérieur s’installe tout seul. Inutile dès lors de compter.
– pour mettre en place certaines pratiques (nombres de cycles).
On préconise dans certaines écoles à pratiquer certaines respirations un certains nombre de fois, comme 30 ou 108 p.ex, afin de déployer tous les effets d’une pratique.
Ainsi, il y a p.ex. un pranayama que j’aime bcp que je pratique une durée à peu près équivalente à 108 cycles… car j’ai un minuteur qui connait mon rythme (durée que j’ai pu établir en pratiquant)… la modernité a ses avantages aussi 😉
Merci, Michèle.
Sibylle