Voici quelques enseignements de Ramana Maharishi, pour faire suite aux trois articles au sujet de sa vie (le premier d’entre eux se trouve ici).
Ramana Maharshi ne considérait pas avoir de disciples. Il n’y a qu’un seul gourou : l’Absolu à l’intérieur (et partout) de chaque coeur (rhidaya=centre).
«Certains se disent mes disciples, je ne peux ni le confirmer, ni l’infirmer ; pour moi tous les hommes sont les mêmes.»
Source: http://nondualite.free.fr/
Qui suis-je?
Je ne suis pas ce corps physique, constitué des sept éléments subtils [dhatus], ni les cinq organes de perception sensoriels, c’est-à-dire l’oreille, l’œil, la langue, le nez et la peau, et leurs fonctions correspondantes : l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat et le toucher. Je ne suis pas les cinq organes d’activité, c’est-à-dire les organes vocaux, les mains et les pieds, l’organe de la procréation et l’anus, et leurs fonctions respectives : le langage, les mouvements du corps physique, la jouissance et l’excrétion. Je ne suis pas les cinq forces vitales [prana, vyana, samana, apana, udana], qui permettent d’accomplir leurs fonctions correspondantes. Même l’esprit pensant, je ne le suis pas ; et pas non plus cet état d’ignorance dans lequel ne se trouvent que les impressions des objets, et non les objets eux-mêmes et leurs fonctions.
Si je ne suis rien de cela, qui suis-je alors?
Après avoir rejeté tout ce qui a été mentionné ci-dessus comme n’étant «ni ceci ni cela», cette pure Conscience qui seule demeure – CELA je suis.
Quelle est la nature de la pure Conscience ?
La nature de la pure Conscience est Etre-Conscience-Félicité [sat-chit-ananda].
Le Soi, quand sera-t-il réalisé ?
Lorsque le monde, ou ce qui est vu, aura disparu, le Soi, ou celui qui voit, sera réalisé.
Quelle est la nature du mental ?
Ce qui est appelé «mental» est une merveilleuse force inhérente au Soi par laquelle toutes les pensées s’éveillent. En dehors des pensées le mental n’existe pas. Aussi la pensée constitue-t-elle la nature du mental. En dehors des pensées, il n’y a pas d’entité indépendante appelée «monde». Dans le sommeil profond il n’y a ni pensée ni monde. Dans les états de veille et de rêve les pensées sont présentes, ainsi que le monde. Tout comme l’araignée tire d’elle-même le fil [de la toile] et le résorbe en elle-même, le mental projette le monde en dehors de lui-même et le résorbe en lui-même. Quand le mental émerge du Soi, le monde se manifeste. Ainsi, lorsque le monde apparaît [comme réel], le Soi n’apparaît pas ; et lorsque le Soi apparaît [ou resplendit], le monde n’apparaît pas. Si l’on s’interroge assidûment sur la nature du mental, celui-ci finira par disparaître, laissant seul le Soi resplendissant. Ce qui est désigné comme le Soi est l’Atman. Le mental ne peut exister indépendamment du monde grossier ; il ne peut subsister par lui-même. C’est le mental qu’on appelle corps subtil ou âme [jiva].
En quoi consiste la voie de l’investigation sur la nature du mental ?
Ce qui s’élève dans ce corps en tant que «je» est le mental. Si l’on interroge d’où émerge en premier lieu la pensée «je» dans le corps, on découvrira que c’est du Cœur. C’est là la source du mental. Même en pensant continuellement «je, je», on sera conduit à cet endroit. La pensée «je» est la première de toutes les pensées qui apparaissent dans le mental. Ce n’est qu’après sa naissance que les autres pensées s’élèvent. En d’autres termes, ce n’est qu’après l’apparition du premier pronom personnel que le deuxième et le troisième pronom apparaissent ; en l’absence du premier, le deuxième et le troisième ne peuvent exister.
Comment le mental peut-il devenir tranquille ?
Par l’investigation «Qui suis-je ?». La pensée «Qui suis-je ?» détruira toutes les autres pensées, et, semblable au bâton qu’on utilise pour remuer le bûcher, elle sera finalement détruite. C’est alors que surviendra la réalisation du Soi.
Quelle est la nature du Soi ?
En vérité, seul le Soi existe. Le monde, l’âme individuelle et Dieu ne sont que des apparences dans le Soi, comparable à l’argent dans la nacre. Ils apparaissent et disparaissent simultanément. Le Soi est là où il n’y a pas la moindre pensée «je». Cela est appelé «Silence». Le Soi lui-même est le monde ; le Soi est «je»; le Soi est Dieu ; tout est Shiva, le Soi.
Source pour les citations ci-dessus : http://www.inner-quest.org
Le Soi est silence, imperceptible par les sens et inconcevable par l’intellect. C’est cette présence absolue qui seule Est et demeure immuable. Tandis que tout se forme, se transforme et se déforme dans l’univers, «Cela» ne meurt pas, ne naît pas et demeure en chacun. Chacun de nous répète sans cesse «Je», à toute heure du jour, sans s’interroger sur la source de ce sentiment d’être et en l’attribuant au corps, en raison d’une investigation superficielle de la question. Or c’est tout le contraire, la «Conscience en Soi», c’est-à-dire en elle-même, ce que nous pourrions appeler la «Conscienceté», indépendamment de la «conscience de», est en vérité la source invisible de tout. Cette Réalisation peut se faire au cours de l’existence et met fin à la souffrance qui n’est autre que l’effet de l’ignorance de qui nous sommes.
Source : Wikipedia
Merci beaucoup Michèle. L’enseignement de Ramana Maharshi n’est pas très évident à intégrer car on s’identifie sans cesse à quelque chose d’autre que le Soi. D’où son éblouissante simplicité: le Soi est si proche…
On ressent beaucoup de paix en regardant les photos de Maharshi… Son regard est empreigné de l’Amour au-delà de l’amour… Comme un océan sans limites…
Bonjour Olga,
C’est vrai. Ramana Maharshi a vécu un expérience totale et sans concession, car le Soi était devenu omniprésent. La paix qui émane de cet état de conscience est en effet une des meilleures façon d’appréhender ce que peut être cette réalisation, si difficile à concevoir pour nous.
Sur Facebook, j’ai mis hier la traduction d’un petit texte qui explique bien notre « état »:
Namaste
Michèle