Voici quelques indications sur la prise de posture du Poisson, ses effets, ainsi que la jolie légende qui l’entoure…
Prise de posture
1. Matsyasana – Posture classique, jambes allongées
(voir photo ci-dessus)
Les jambes sont allongées, les bras sont placés sous le corps, ouvrir la poitrine, rapprocher les omoplates et les coudes ensemble.
Sur une inspiration, soulever le tronc et la tête.
Sur l’expiration, poser doucement le sommet de la tête au sol, en gardant le poitrine bien ouverte. Faire attention de bien supporter le poids du tronc avec les coudes et les avant-bras, afin d’épargner les vertèbres cervicales. Respirer lentement et profondément.
Pour quitter la posture, soulever doucement la tête, rentrer le menton et en même temps dégager les bras.
Repos en Shavasana, la posture de détente allongée. Si nécessaire, pour soulager le dos, plier les jambes contre soi.
2. Matsyasana – Posture facile
Même posture que sous 1, mais les bras le long du corps. Cette variante de Matsyasana est utile si vous ne parvenez pas encore à prendre la posture classique.
Faire attention de bien soutenir le corps avec les bras.
3. Matsyasana – Posture jambes croisées
Même posture que sous 1, mais les jambes sont croisées. Dans cette variation de Matsyasana, on retrouve alors la forme du poisson!
NB: il exite une autre forme de Matsyasana jambes croisée, que voici (désolée pour le flou de la photo!):
- attraper les chevilles avec les mains,
- décoller les fessiers et monter le bassin aussi haut que possible;
- on passe donc en appui sur les coudes, les genoux et le sommet de la tête…
Excellent pour l’étirement des quadriceps et des ilio-psoas…
4. Matsyasana – Posture complète en Padmasana (Lotus)
Allongé sur le dos, placer les jambes en lotus. Doucement, les déposer au sol. A l’inspiration, prendre appui sur les coudes au sol pour soulever la tête et le tronc. Sur l’expiration, déposer le sommet de la tête au sol. Attraper les gros orteils. Respirer lentement et profondément dans la posture complète de Matsyasana.
Quitter la posture comme sous 1.
NB: Posture avancée à ne pratiquer que si l’ouverture des hanches et l’état des genoux le permettent.
Effets
Effets physiques de Matsyasana
Matsyasana, la posture du Poisson, dissipe toutes les maladies, selon la Gerandha Samhita.
– Étirement de la région dorsale
– Stimulation de la glande thyroïde
– Augmente la circulation sanguine vers la tête
– Approfondissement de la respiration
– Délie la zone respiratoire
Effets psychiques de Matsyasana
– Ouverture vers l’extérieur et vers les autres
– Stimulation générale
– Combat la dépression
Effets subtils de Matsyasana
– Stimule principalement Anahata Chakra (Chakra du coeur) et secondairement Svadhisthana Chakra (Chakra sacré)
– Soulage le dosha Kapha, diminue la sécrétion de mucus
– Stimule Vyana Vayu (le prana secondaire de la circulation), par l’expansion thoracique
Contre-indications
– Fragilité lombaire et/ou cervicale
– Pression artérielle basse ou élevée.
– Migraine
– Problèmes de sommeil: la posture est stimulante, préférer la pratiquer le matin ou la journée, mais pas le soir, bien sûr…
La légende de Matsya
Le nom de la posture, Matsyasana, vient de Matsya, qui signifie « poisson » en sanskrit. Matsya est aussi le nom d’un sage.
Selon la légende, le Dieu Shiva était en train d’enseigner la philosophie du Yoga à son épouse Parvati au bord d’un lac. Cette dernière, étant déjà dans la Connaissance Suprême, ne prêtait pas beaucoup d’attention aux enseignements de son mari, si bien qu’elle se mit même à somnoler.
Mais un des poissons qui vivaient dans le lac (le roi d’entre eux), suivit tout l’enseignement avec assiduité et attention.
Pour le récompenser, le Seigneur Shiva lui donna forme humaine afin qu’il puisse mettre en pratique tout ce qu’il venait d’apprendre.
Au prix d’efforts assidus et constants, Matsya devint ainsi un yogi réalisé, Matsyendra, le roi des poissons, duquel découla toute une lignée de grands yogis.
Il existe une très jolie version de cette histoire, racontée par Christian Tikhomiroff, que je vous laisse découvrir ici, sur le blog de Pascale >>.
Namaste
Merci ♥
Merci beaucoup pour la précision des explications, les photos et … la légende.
Yogamicalement
Je cherchais plusieurs variation de Matsyasana et j’ai obtenu bien plus: l’histoire de cette posture.
MErci 🙂
Bonjour,
Quelle(s) contre-posture(s) conseillez-vous après la posture du poisson ? Merci 🙂
Namaste
Bonjour Amélie,
Idéalement, après Matsyasana, si tout va parfaitement bien, on goûte aux effets de la posture dans une immobilité totale en Savasana (allongé sur le dos). Il y a alors une sensation d’énergisation, de légèreté et d’expansion propre à cette posture du Poisson. C’est la posture suivante qui viendra rééquilibrer le travail globale de Matsyasana. Ce peut être par exemple Pascimottanasana (la Pince).
Matsyasana est une posture exigeante sur le plan des cervicales, c’est pourquoi il convient de mettre un minimum de poids sur la tête . Si celles-ci sont sensibles au retour à Savasana, on peut poser la tête sur les mains, doigts entrelacés et la décoller la tête en utilisant la force des bras. Rapprocher la tête de la fourchette sternale tout en cherchant en même temps à grandir la nuque.
Chez les personnes aux lombaires fragiles, ce sont elles qui seront sensibles.
On peut alors plier les jambes, pieds derrières les fessiers, et pousser un peu les pieds sur le sol pour détendre les lombaires.
Si cela est insuffisant, pratiquer Apanasana: genoux ramenés vers la poitrine. Mais dès lors, on est dans une véritable posture de compensation. Les effets subtils liés à l’expansion de Matsyasana sont stoppés.
Namaste!
Merci Michèle pour toutes ces explications si précises et précieuses ! Notre départ pour l’Inde avec Laurence approche…nous aurons des pensées pour toi de là bas ! Namasté
Chère Anne,
Merci pour ton petit mot. Je serai en pensées avec vous le 29 et jusqu’à mi-novembre. Je suis toujours en contact avec Laurence, c’est une amie et une belle personne…
Namasté
Merci pour tout le blog…
Ouvrir notre cœur à l’amour est sortir de notre environnement matériel, l’eau matricielle, pour aller vers notre environnement pneumatique, le souffle aérien ; c’est s’élever au-dessus du diaphragme, du ventre matériel, au thorax pneumatique.
Vous savez que les poissons ni ne respirent l’air d’en haut, ni ne parlent, ni n’ont de rapports sexuels : les trois sont liés. Respirer, parler, s’unir sexuellement, c’est ce qui nous pousse à communiquer avec l’extérieur ; à chercher aussi le verbe créateur, d’amour sous entendu, à l’intérieur de nous.
Le cœur, l’amour, le verbe créateur, le souffle, Matsyendrasana ; nous apprenons à sortir de notre condition de poisson.
Merci à toutes pour cet échange.
Merci Robert pour cette réflexion
Bonjour Michèle,
Une personne dans mes cours, lorsque elle pratique Matsyasana, celà lui provoque des remontées acides. Auriez vous une explication ?