Voici quelques lignes inspirantes sur la méditation de Swami Sivananda, tirées de son livre « La Pratique de la méditation », dont la lecture m’a irrésistiblement menée à cette technique. Ce texte, quoique issu de la tradition hindoue (qui médite volontiers sur une représentation du Divin), est très universel. Je suis sûre que tout pratiquant de la méditation ou presque s’y retrouvera…
« La concentration est la fixation du mental sur un point de son choix, extérieur [image du divin, comme Jésus, Bouddha ou Vishnu, par exemple] ou intérieur [qualité abstraite du divin, comme l’Amour Absolu, Om, Sat-Chid-Ananda]. Durant la méditation, le mental devient calme, serein et ferme; ses différents rayons sont centrés sur l’objet de la méditation (lakshya) sans aucun ballottement. Une idée unique occupe le mental, qui concentre sur elle toute son énergie. Les sens deviennent calmes et cessent de fonctionner. Où la concentration est profonde, il n’y a plus conscience du corps ni de l’entourage. Celui qui a une bonne concentration peut faire apparaître l’image du Seigneur, très clairement et en un clin d’œil.
N’essayez pas d’écarter les pensées insignifiantes; plus vous faites effort pour cela et plus elles reviennent, avec une force accrue. Il vous faut mettre à l’épreuve votre énergie et devenir indifférent. Elles s’évanouiront si vous remplissez votre mental d’idées divines.
Toutes les impulsions mentales (vrittis) telles que colère, jalousie, haine, etc., prennent des formes subtiles pendant la méditation. […] Soyez prudent et vigilant.
Si votre méditation s’approfondit, toute conscience du corps disparaît; vous sentez que vous n’avez pas de corps et vous éprouvez une immense joie. Il s’institue alors une conscience mentale. Certains perdent d’abord la conscience de leurs jambes, puis de leur colonne vertébrale, de leur tronc et de leurs mains. Parvenu à ce point, on a l’impression que la tête est en suspension dans l’air. Le mental peut ensuite essayer de récupérer son corps.
N’allez pas confondre avec le samâdhi [l’état de supra-conscience] ce qui n’est qu’une légère concentration ou fixation du mental. Ce n’est pas parce que vous êtes élevé quelque peu au-dessus de la sensation du corps que vous avez atteint le samâdhi.
Celui-ci, cet état de supra-conscience, est le but suprême auquel on peut aboutir grâce à la méditation. Ce n’est pas une chose qui s’obtient par une courte pratique. […]
Cet état de Samadhi défie toute description; il n’y a pas de mots pour en donner une idée. Même sur le plan de ce monde, vou ne pouvez expliquer le goût de la pomme à qui n’en a jamais goûté, non plus que donner la notion de couleur à un aveugle-né. C’est félicité pure, joie pure et paix parfaite. Voilà tout ce qu’on peut en dire; au demeurant, il faut l’éprouver par soi-même.
Par la pratique de la méditation, les pensées terrestres, les désirs, les imprégnations obscures (vasanas) sont supprimés. Mais si la méditation devient irrégulière et si l’impassibilité disparaît, ils persistent et résistent. Ainsi, soyez méthodique dans votre méditation et renforcez votre sadhana [pratique spirituelle]. Ces sentiments alors seront éliminés.
C’est par la méditation que vous traverserez – comme à gué – l’impétueux océan du monde. La méditation vous sauvera de tout chagrin. Soyez-lui fidèle. »
Swami Sivananda
Source: La pratique de la méditation, Swami Sivananda Saraswati, Editions Albin Michel, Collection Spiritualités Vivantes, 1970.
Merci pour ce texte très inspirant. 🙂 Tout ceci me parle beaucoup.
Excellent week-end à toutes et à tous.