« Il faut remarquer que l’Occident a tendance à imposer ses valeurs matérielles jusque sur le chemin spirituel. Souvent nous occidentalisons de manière indécente. […]
Ne pourrions-nous pas laisser surgir en nous l’étincelle d’intrépidité, d’innocence, d’audace et de subversion, de disponibilité au mystère qu’avaient les anciens? Ils avaient pris cette route sans carte, sans boussole, en faisant confiance à la vie et à leurs perceptions. Nous avons aujourd’hui des textes, des cartes d’une grande précision. Nos instruments d’orientation sont « connectés » et nous sommes couverts par des contrats d’assurance! … Il ne faudrait pas que ces sécurités et autres balisages appauvrissent notre recherche, obscurcis que nous serions par tant de données virtuelles qui créent des peurs et nous éloignent de nos paysages intérieurs. Ne nous réfugions pas peureusement dans des mondes nirvanesques à l’eau de rose!…
Refuser de se laisser conditionner est une manière de chercher en soi la résonance d’un enseignement ou d’une idée avant de les faire siens. »
Martine Le Chenic
L’art subversif et sacré du yoga, p. 42, Martine Le Chenic, Les éditions du relié, 2018