L’Ashtavakra Gita est un dialogue entre le sage Ashtavakra et le prince (roi) Janaka, qui expose la philosophie non-dualiste advaita vedanta. Ce texte date probablement du VIIIe siècle, époque d’essort pour les écoles non-dualistes en Inde.
Je viens de le trouver, traduit en français, sur le site wikisource.org qui propose l’intégralité du texte. Je publie ici le premier chapitre. En lien, vous pourrez découvrir l’entièreté de ce texte inspiré…
« Janaka:
Comment la connaissance peut-elle être acquise? Comment la libération peut-elle être atteinte? Et comment atteindre un état sans passion ? Dis-moi. 1.1
Ashtavakra:
Si tu cherches la libération, mon fils, évite les objets des sens comme un poison. Pratique la tolérance, la sincérité, la compassion, la retenue et la vérité comme un nectar. 1.2
Tu n’es pas composé des éléments – la terre, l’eau, le feu, l’air, ou même l’éther. Pour être libéré, connais toi toi-même comme étant la conscience, le témoin de ceux-ci. 1.3
Si tu parviens juste à rester au repos dans la conscience, te percevant toi-même comme distinct de ton corps, alors tu deviendras heureux, paisible et libre de tout lien. 1.4
Tu n’appartiens pas à la caste des prêtres ni à nulle autre caste, tu n’es à aucune étape, et tu n’es rien que l’œil puisse voir. Tu es sans attache et sans forme, le témoin de toute chose – alors sois heureux. 1.5
Vertu ou vice, plaisir ou douleur, ne sont que le produit du mental et ne te concernent pas. Tu n’es ni celui qui agit, ni celui qui recueille les fruits, tu es donc toujours libre. 1.6
Tu es le témoin de toute chose, et tu es toujours totalement libre. La cause de tes liens est que tu vois le témoin comme autre chose que cela. 1.7
Parce que tu a été mordu par le serpent noir, la croyance en « je suis celui qui agit », bois l’antidote de la foi dans le fait que « je ne suis pas l’agissant », et soit heureux. 1.8
Brûle la forêt de l’ignorance avec le feu de la connaissance que « je suis l’unique pure conscience » et sois heureux et libéré de l’affliction. 1.9
Cela en qui tout ceci apparait – imaginé tel un serpent dans une corde – cette joie, suprême joie et conscience est ce que tu es, alors sois heureux. 1.10
Si l’on se pense libre, on est libre, et si l’on se croit attaché, on est attaché. Ici, cet adage est vrai : « le penser, c’est l’être ». 1.11
Ta nature réelle est l’Un parfait, libre, la conscience impassible, le témoin universel, détaché de tout, sans désir et en paix. C’est par une illusion que tu parais impliqué dans le samsâra. 1.12
Médite sur toi-même comme une conscience immobile, libre de tout dualisme, renonçant à l’idée fausse selon laquelle tu es juste une conscience dérivée, ou quoi que ce soit d’externe ou interne. 1.13
Tu a été longtemps pris au piège de l’identification au corps. Tranche ce lien avec le couteau de la connaissance que « je suis la conscience », et sois heureux, mon fils. 1.14
Tu es réellement libre de toute attache et de toute action, déjà illuminé par nature et sans tâche. Ton esclavage vient de ta recherche constante à calmer le mental. 1.15
Tout cela est empli de toi et se déroule en toi, car ce dont tu es fait est pure conscience – alors ne sois pas étroit d’esprit. 1.16
Tu es inconditionné et immuable, sans forme et permanent, insondable conscience et imperturbable, alors ne te réfère à rien d’autre que la conscience. 1.17
Vois que ce qui est apparent n’est pas réel, tandis que le non-manifesté demeure. Grâce à cette initiation à la vérité, tu ne tomberas plus dans l’irréalité. 1.18
De la même façon qu’un miroir existe partout à l’intérieur et en dehors de ses images réfléchies, ainsi le Seigneur Suprême existe partout à l’intérieur et en dehors de ce corps. 1.19
De la même façon qu’un seul et même espace universel existe à l’intérieur et autour d’une jarre, ainsi l’éternel et immortel Dieu existe dans la totalité des choses. 1.20 »
Source texte: https://fr.wikisource.org/wiki/Ashtavakra_Gita.
Source image: Janaka and Ashtavakra – Art in the book Ashtavakra (2010). By Shri Tulsi Peeth Seva Nyas [CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons. Lien sur la page Wikimedia>>.
Il existe une belle traduction de Jacques Vigne en français :
[Soi, l’expérience de l’absolu selon l’Asthâvakra-Gîtâ] suivi de Le saut quantique dans l’absolu par Svâmi Shantânanda…
et une, plus rare, de Alexandra David-Néel.
Bonjour michèle. Merci beaucoup pour ce partage et merci également à Nathalie. Je viens de commander la version d’Alexandra David-Néel. J’achèterai celle de Jacques Vigne si j’en ressens le besoin car le saut quantique m’intéresse. Bonne soirée à vous. Cyril
Merci Nathalie, le livre de Jacques Vigne m’intéresse aussi…
Bonjour Michèle.
Comment vas-tu ?
Que penses-tu du livre d’Alexandra D-N (sur l’Asthâvakra-Gîtâ) ? J’ai cru comprendre que tu l’as lu et ton avis m’intéresse. Je l’ai reçu mais actuellement je lis « L’univers de mantras » et ça me prend du temps et des aspirines 😉 (humour) mais c’est excellent. Je vais commander prochainement le livre : Le jeûne : Maigrir, éliminer, se désintoxiquer de Hellmut Lützner. Je compte faire un jeûne de 7 jours d’ici quelques semaines. Le connais-tu ou peut-être as-tu un ouvrage intéressant à me conseiller ?
Bonne journée à toi. OOOMMMMMMM 🙂 Cyril
Bonjour Cyril,
J’avais lu la version de Hari Prasad Shastri, sauf erreur, à une époque où j’allais à la bibliothèque.
Je ne connais pas la version d’Alexandra David-Néel.
Sacrée bible que l’univers des mantras… passionnant… mais prends ton temps et évite l’indigestion 😉
Oui, je connais bien le livre de Lützner. Son titre un peu particulier décourage parfois certains… mais je le recommande, car il reste une des meilleures références, même s’il a été écrit il y a assez longtemps. Je le cite d’ailleurs sur le blog.
Je recommande aussi le petit guide de G. Böllig.
Ce sont les deux références que je donne ici: https://www.yogamrita.com/blog/2012/03/30/le-jeune-effets-jeune-court-jeune-liquide/.
A bientôt!
OM OM OM