Combien salutaires sont les moments de pause dans la vie actuelle… les VRAIS moments de pause, ceux pendant lesquels il n’y a absolument rien à faire, rien à penser ; ceux dont nous n’attendons rien et qui, parce que nous n’en attendons rien, peuvent nous surprendre, nous étonner ou nous divertir. Délectables, ils nous relient au «maintenant».
Ces instants sont authentiques. Et c’est pour cela qu’ils demeurent dans nos souvenirs. Dans ces moments de grande présence, nous voyons avec des yeux neufs et désireux de découvrir, nous entendons avec des oreilles qui n’attendent qu’à se laisser surprendre. Cette ouverture permet d’accueillir les situations, les gens, la vie, … et nous-mêmes. De tels moments, vécus et répétés, comme de purs plaisirs, nous relient à l’essence de nous-mêmes.
Ainsi, un instant anodin, un «espace de Rien» nous invite à nous récréer. Le corps aspire à s’étirer comme un chat nonchalant. L’esprit, après quelques tentatives de retour dans le raz-de-marée des pensées quotidiennes, prend goût à cette plage de «non-faire». Habitudes et schémas de pensée ont été posés au vestiaire, pour un temps, une heure, une minute, peu importe…
Cet «espace de Rien» invite l’esprit à s’ouvrir et à RESSENTIR, avec justesse. Notre univers intérieur prend alors, avec naturel, un recul salutaire par rapport au quotidien, ses joies, ses grands et petits maux: il respire…
S’ouvrir, goûter ; peut-être partager… ou à se taire et recevoir avec gratitude…
Donner de l’espace à de tels instants, c’est offrir de multiples occasions de renouveau à la vie et à ses possibles. Car, non seulement ces instants rechargent le corps et sont une agréable récréation de l’esprit; mais encore, ils se révèlent extrêmement CRÉATIFS. La conscience s’ouvre comme une fleur, l’intuition trouve un passage et s’y faufile, des idées neuves et improbables se manifestent…
Autant ne pas s’en priver !
A quand donc ces instants merveilleux ? En vacances, en week-end, en ballade, lors d’un hypothétique congé sabbatique ? Ne nous résignons pas à rechercher les occasions parfaites pour nous les offrir !
En attendant le bus, le train, le métro, un rendez-vous: … rien à faire. Dans la queue à la caisse, rien à faire non plus… Alors, PAUSE ! … Améliorer la qualité de l’instant qui est donné, c’est parfois ne RIEN faire… Même en pleine ville, dans la foule, l’instant saisi, «vécu», est vrai et plein. Il est unique et ne reviendra pas.
Si nous laissons fondre cet instant de «vraie pause» dans la lecture d’un magazine sans intérêt ou se désintégrer dans le brouhaha des pensées qui passent en ritournelle, rien ni personne ne nous le rendra.
Laissons la vie nous étonner!
Namaste
Photos: Prises depuis un village de pêcheurs, aux alentours d’Amsterdam
