Le mental: « Meilleur ami: pire ennemi »
Le mental est à la fois son pire ennemi et son meilleur ami. Selon la pensée yoguique, le mental a cinq comportements différents. Dans l’état KSHIPTA, il est fragmenté, distrait et dispersé sur divers objets. Il est sans repos et saute d’une chose à l’autre. Dans l’état MUDHA, il est bête et oublie tout. VIKSHIPTA est le mental en phase de concentration. Il est parfois ferme et, à d’autres moments, distrait. C’est sa manière d’être quand il combat pendant la pratique pour se concentrer. Dans l’état EKAGRATA ou fixé sur un seul point, une seule idée est présente. Dans l’état NIRODDHA, le contrôle total est atteint. »
Swami Vishnu-devananda [1]
A propos de Kshipta, l’état de dispersion
« Le mental est comparé au vif-argent parce que ses rayons se dispersent sur divers objets. Il est comparé à un singe parce qu’il saute d’un objet à l’autre. Il est comparé à l’air inconstant parce qu’il est instable (chanchala). Il est comparé à un éléphant en rut à cause de son impétuosité passionnée.
Le mental est connu sous le nom de « grand oiseau » parce qu’il saute d’un objet à l’autre exactement comme un oiseau sautille d’une branche à l’autre ou d’un arbre à l’autre. Le Râjâ-Yoga nous enseigne à nous concentrer sur notre mental et ensuite à explorer ses recoins les plus intimes. »
Swami Sivananda [2]
Andrée Maman parle du psychisme, et de ses différents niveaux opérationnels, ici « kshipta » :
« La plupart du temps, sa manière d’agir est telle qu’on n’en a pratiquement pas conscience, car il est tiraillé en tous sens par des perceptions et des sensations multiples, car les idées tournoient sans cesse. Dans cette situation, prendre une décision est quasiment impossible, ce qui peut être hautement insupportable et perturbant; les textes disent que le psychisme ressemble alors à un singe saoûl et, pire, qui en plus serait piqué par une abeille, ce qui traduit bien un état d’agitation désordonnée. En sanskrit cette manière d’être s’appelle kshipta qui se traduit par dispersion. »
Andrée MAMAN [3]
L’importance de la concentration pour la méditation
« Tous les plaisirs réunis sur cette terre ne sont rien comparés à la félicité que procure la méditation. Il ne faut absolument pas abandonner la pratique. Il faut savoir rester patient, joyeux et ferme car le succès arrivera. Par de sérieuses introspections, il est possible de découvrir les différents obstacles à la concentration. On les supprime avec patience et effort. Ils peuvent être écartés dès leur apparition grâce à la discrimination, à une recherche appropriée et à la pratique de la méditation.
Plus le mental est concentré, plus la force repose sur un point. Le but de la vie est de fixer le mental sur l’Absolu. Quand il est ainsi fixé, il devient calme, serein, stable et fort. Pendant la concentration, les sens cessent de fonctionner et bientôt, on perd conscience du corps et de l’environnement. A mesure qu’elle augmente, on ressent une grande joie et une ivresse spirituelle. La concentration nous ouvre les portes de l’amour et conduit à la méditation: elle est la seule clef du royaume de l’Éternité. »
Swami Vishnu-devananda [1]
[1] Méditation et Mantras, Swami Vishnu-devananda
[2] La Pratique de la Méditation, Swami Sivananda
[3] De la dispersion de la conscience à l’état d’unité selon les textes fondateurs du yoga , Revue Française de Yoga, n°29, De la relation corps-esprit, janvier 2004
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