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Cet article « Equilibre et Yoga » est paru sur la Newsletter de janvier 2024. Si vous souhaitez recevoir les nouveaux articles, dès parution, inscrivez-vous à la Newsletter,  c’est ici.

Equilibre et Yoga

Au milieu de l’agitation et du mouvement perpétuel du monde, sommeille en nous une inclination intime pour l’harmonie, pour l’équilibre. Que nous enseigne le yoga à ce sujet ?

Les postures d’équilibre constituent un champ d’expérience remarquable, reliant corps et esprit. Elles nous invitent à nous poser, illico, en notre centre, favorisant ainsi intériorité et profondeur de pratique. Dès l’instant où il soulève un pied pour entrer dans une posture d’équilibre, le pratiquant de yoga place une attention totale et constante sur son aplomb. Le mental ne peut plus s’échapper une seule seconde … sous peine de voir le corps s’effondrer et tomber. Chaque posture d’équilibre ouvre l’adepte yogi à un moment suspendu, palpable et unique…

Gouverné par le cerveau, l’équilibre fait appel à trois sens, pour réunir, puis interpréter toutes les informations en provenance :

  • de l’oreille interne, pour connaître la position de la tête et du corps,
  • de la vision, pour connaître la position du corps et l’équilibre en général,
  • des propriocepteurs, qui sont de micro-récepteurs logés sur les muscles, tendons et articulations, pour connaître la position du corps dans l’espace.

Afin de stabiliser sa posture, le yogi maintient son centre de gravité au-dessus de la base étroite que constitue le pied d’appui… Son cerveau collecte d’innombrables informations, puis coordonne un fin travail, à la précision horlogère, au niveau des orteils, du pied, de la cheville, de la hanche, … bref, de tout le corps. Il répète inlassablement les tâches suivantes :

  • contrôle de la position du corps dans l’espace,
  • calcul des éventuelles corrections à apporter,
  • réalisation des ajustements validés.

Il réitère en boucle ces mêmes opérations, aussi longtemps que la posture est tenue…

Pour maintenir une posture et guider le travail d’équilibre, le pratiquant fixe le regard sur un point. Rares sont les personnes qui arrivent à pratiquer les équilibres sur la durée, les yeux fermés… Si je pratique la posture de l’arbre et que je monte trop rapidement le regard vers le plafond, il est vraisemblable que, pour un temps, le corps s’en trouve légèrement déstabilisé, jusqu’à ce que j’appuie le regard sur un point fixe au plafond… Pourquoi ? L’oreille interne a dû réinterpréter toutes les informations reçues différemment, du fait du changement de position de la tête. Il est encore plus délicat de pratiquer la posture de l’arbre en extérieur, en fixant le ciel… car il n’y a alors plus de point fixe de référence dans l’espace.

Visualiser la posture, ou encore l’image de l’arbre, m’aide grandement à stabiliser le corps. Si j’imagine ma posture, doublée d’un fil à plomb, j’intègre pleinement dans le corps et l’esprit les lois de l’équilibre.

En matière d’aplomb, chez certains, il y a des jours avec, et des jours sans… Le manque d’équilibre est souvent source de frustration ou d’impatience. Plus je suis pressé.e, tendu.e vers un résultat, moins bien cela se passe. Et comme toujours en yoga, le calme, le détachement, la patience, et la qualité d’attention, sont des facteurs favorables. Il est inutile de se figer dans une attente, et plus efficace de s’impliquer, avec justesse et entrain, dans une expérience qui, si l’on prend du recul, a quelque chose de quasiment ludique.

Les postures d’équilibre développent une grande qualité d’attention afin de permettre tous les micro-ajustements nécessaires pour rester debout. Cet enjeu de l’équilibre nous ancre dans l’instant présent.  Le mois prochain, notre attention va se porter sur le regard (Drishti), qui soutient la posture d’équilibre.

Il se trouve que, même si l’on n’a pas l’habitude de pratiquer les Drishti (orientation du regard) en faisant ses postures, avec les équilibres, on y est tout simplement obligé 😉 … car le sens de la vue participe au sens de l’équilibre. En posture d’équilibre, le regard se pose quasi automatiquement sur un point devant soi ou à l’horizon. Le fait de regarder ainsi, devant soi, c’est Madhya Drishti. Le regard est détendu… les yeux peuvent même être mi-clos.

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

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