Skip to main content

Cet article s’est construit petit à petit, en rédigeant des réponses aux commentaires et réflexions de lecteurs sur l’article sur le DVD de Paul Grilley.  [1]

leslie kaminoff

Quel juste regard?

Connaissances du corps, pratique personnelle et enseignement:
Quel serait le juste regard à porter au corps pendant le travail postural?

A ce propos, j’ai aimé les réflexions de Leslie Kaminoff, rapportées par Meagan McCrary, dans le Yoga Journal : http://www.yogajournal.com/teach/leslie-kaminoff-asanas-dont-alignment/. Lorsque l’on enseigne le yoga, on est confronté à une infinité de morphologies, et c’est parfois troublant, pour guider un groupe : d’un côté, on aimerait donner des consigne pour freiner certaines personnes raides, allant trop loin et faisant faux, « pour bien faire » et de l’autre côté, on aimerait encourager des personnes souples pour qu’elles aillent au bout de l’expérience dont elles sont capables…
On ne devrait jamais dire « jamais » en matière de posture de yoga explique Leslie Kaminoff. Il ajoute que la clé pour enseigner de façon sécuritaire est de focaliser l’attention du pratiquant sur Svadhyaya, l’étude ou la connaissance de soi. Il contredit la tendance actuelle qui consiste à baliser tous les alignements de chaque posture. En fait, il cherche surtout à faire changer de niveau la discussion, en demandant à chacun de réimaginer l’alignement sur les bases de sa propre posture. Leslie Kaminoff rappelle qu’il n’existe pas d’alignement correct de la posture qui soit universel: il n’existe que des alignements corrects pour un individu, dans une posture spécifique. [2]

padahastasana

Dans cet article, il rappelle quelque chose d’essentiel:

« Le propos du Yoga n’est pas de faire des asanas, c’est de dé-faire ce qui entrave les asanas. »

La posture n’est pas une finalité en soi: elle permet d’enclencher le processus intérieur, Svadhyaya, vers la connaissance profonde de soi (et du Soi). Ainsi la pratique du yoga est un champ d’expérimentation, et non pas une simple application d’alignements purs et durs.
Il y a un allant, un dépassement qui se fait, dans le désir de connaître et d’expérimenter «l’axe», «le juste». Cela paraît de l’intérieur et certaines réponses quant au positionnement viennent d’elles-mêmes : le corps a son intelligence. Ce n’est pas facile pour les débutants, mais l’enseignant peut les conduire vers cela.

Importance de l’axe

trikonasana riviere

[3] Un des principes que Paul Grilley rappelle aussi dans son DVD est l’importance de l’axe, par rapport aux extrémités. Par exemple, si l’élève, voulant prendre la posture de Utthita Trikonasana (le Triangle), voit son professeur montrer la posture et mettre la main au sol (ou l’entend proposer de mettre la main soit sur la jambe, soit au sol), il y a de grandes chances qu’il mette la main par terre, même s’il perd l’axe de la posture, en se penchant en avant et en se voûtant.

Nous avons naturellement tendance à privilégier les extrémités au détriment de l’axe. Or l’axe de la posture, tout comme le centrage psychique, est essentiel.

Si ce pratiquant de yoga se rend compte qu’en ne mettant pas la main par terre, mais sur la jambe, il travaillera en justesse et plus intensément la posture:

  • il effectuera la flexion à partir des hanches (sans voûter le dos ni se pencher en avant),
  • il intensifiera l’étirement des flancs,
  • et l’étirement des jambes sera plus intense lui aussi;
  • sa posture sera plus puissante, stable, ancrée,
  • sa conscience posturale sera bien plus grande.

Bref… c’est tout gagné!
Et qui plus est, il va probablement assouplir et renforcer son corps, et il ira vers plus d’amplitude dans cet asana, évitant de compenser un manque d’ouverture des hanches et de souplesse des jambes par exemple.

Ceux qu’il veulent trop en faire et les autres

Je rencontre beaucoup plus souvent des gens qui vont au-delà de ce qu’ils devraient, et donc faussent leurs postures en abimant les zones souples où se font systématiquement les compensations, que de gens qui vont en-deçà de leurs possibilités de peur de se faire mal ou par « paresse ». Je pense que ceci s’explique par notre culture moderne, très compétitive. [4]

padmasana cascade

Je ne compte plus les « opérés » du genou que j’ai rencontrés… tous des apprentis yogis ayant trop forcé pour atteindre la posture du lotus (Padmasana). Je n’ai pas le « lotus facile », non plus.

En fait, j’y arrive! … si je compense avec les chevilles et les genoux… c’est bluffant et je pourrais même le tenir sur la durée. Le résultat ressemble à celui de la photo de Wikipédia ci-dessus.

C’est joli, mais j’évite. J’ai conscience que je tire sur les genoux et sur les chevilles, pour compenser un manque de rotation de la hanche. Alors, j’assouplis la zone des hanches, les piriformes, etc. pour assouplir et/ou éviter l’enraidissement. Le lotus parfait demeure quelque chose de peu accessible. Mais c’est un plaisir de le réussir parfois. Sinon, je m’abstiens d’aller jusqu’au bout: pas envie de le faire au détriment des genoux et des chevilles (ces dernières étant déjà fragilisées par mes nombreuses heures de méditation en Siddhasana, à une époque lointaine où je n’avais pas cette conscience/connaissance).
Dans mon précédent article, j’ai trouvé des photos illustrant mon propos (influence des proportions du corps sur la posture) sur un blog dont l’auteure avait le mérite d’avoir fait des photos (je n’ai eu ni le temps, ni l’envie de de faire). Je n’ai pas voulu m’exprimer, ni sur le ton, ni l’esprit de cet article, laissant le lecteur se faire sa propre opinion.
Aujourd’hui, les pratiquants du yoga se comptent par millions. Nombreux sont ceux qui trouvent le contentement dans l’exploration et le dépassement des possibilités de leur corps, puis la détente procurée. C’est une étape.
Mais je me dis que cela les conduira à autre chose, plus tard, peut-être… Cet article de blog en dit long sur la recherche d’excellence que l’on retrouve de plus en plus dans le yoga.
A ce stade, comme le constatait récemment un ami, formateur lui aussi, les nord-américains, ou même les occidentaux, ont dépassé les indiens dans leur recherche de la perfection des postures. Ils rajoutent même toutes sortes de variations qui amplifient l’intensité des postures classiques. Ce n’est pas un mal, car, comme je l’écris souvent, le yoga est vivant et il évolue pour les gens de son temps. C’est bien, tant que le corps est respecté. Or je rencontre pas mal de yogis abîmés.
Ceci dit, il ne s’agit pas de se faire peur. La pratique du yoga est une libération, un dépassement! [5]

dvi pada viparita dandasana

L’apprenti yogi est un explorateur

Alors, que celui qui a tendance à toujours en faire trop en fasse un peu moins sur le plan du dépassement physique, qu’il pénètre profondément à l’intérieur de lui-même. Que ce voyage intérieur lui permette de découvrir l’axe qui est en lui, et qu’il découvre son essence profonde, au-delà de toutes projections ou fuite en avant du mental.
Et que celui qui a toujours besoin d’être poussé pour aller de l’avant, entre pleinement dans l’exploration des possibles, au-delà des limites du mental, qu’il s’autorise l’aventure qui conduit à la connaissance de soi !
Celui qui vit une exploration consciente (« honnête ») de la pratique, qui tient compte des limitations mécaniques du corps, ne voit pas là de limites à son expérience du Yoga. La posture sera prise un peu différemment, tout en recherchant l’intensité équilibrée entre Shira (stabilité, rectitude, force, puissance) et Sukha (douceur, lâcher-prise, « espace heureux »), dans la conscience de la structure et dans une intensité physique respectueuse. [6] Il y a quelques décennies, on a eu peur du yoga et toute extension paraissait « antinaturelle ». Ainsi le yoga était une affaire « exotique » et n’était soit disant pas adaptée aux corps des occidentaux. Les choses ont changé. Aujourd’hui, les professionnels du mouvement sont d’accord pour dire que le mouvement maintient la mobilité : il est le principe de la vie. Le DVD de Paul Grilley date de 2004, sauf erreur. C’est un travail qui date un peu, mais il a été un des premiers à diffuser des informations importantes pour les apprentis yogis. Aujourd’hui, les personnes pratiquant le yoga ont en général une meilleure connaissance de leur corps et les livres exposant l’anatomie et le yoga sont nombreux.
Dans sa démarche, Paul Grilley, tout comme Leslie Kaminoff, se « bat » contre le postulat de la posture idéale. Il cherche dans son DVD à démontrer que l’Asana s’incarne différemment en chacun. Il reste à trouver, seul ou accompagné d’un professeur, la posture juste.
Comme le rappelle Jean-Louis, Paul Grilley a fait un beau travail en Yoga. Le Yin Yoga a débarqué en Europe aussi. C’est un retour vers un yoga plus classique. La tenue prolongée des postures ne permet pas de faux-semblants : le corps ne peut pas tricher sur la durée ! Tout d’abord contrarié, l’ego est finalement obligé de se positionner différemment.
L’expérience prime alors sur la projection mentale…
Namaste

Michèle

PS: Merci à Sibylle et à Jean-Louis.

Images – sources:
[1] Photo de Leslie Kaminoff: http://www.yogaanatomy.org/about/ (site de Leslie Kaminoff).
[2]  Wikimedia/Wikipedia – Photo de Jemasty – http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Padahastasana_yoga_posture.jpg – Padahastasana.
[3]  Wikimedia/Wikipedia – Denise Weiner en Trikonasana, photographiée par Daniel Renkel – http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Denise_tava_yoga_trikonasana.JPG.
[4] Wikimedia/Wikipedia – Photo de Jesús Bonilla (Tanumânasî) – http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7d/Tanum%C3%A2nas%C3%AE_en_Meditacion_Loto_Padmasana.JPG – Padmasana.
[5] Wikimedia/Wikipedia – Photo de Mobiusinversion – http://en.wikipedia.org/wiki/File:Dwi_Pada_Viparita_Dandasana.jpg – Dwi Pada Viparita Dandasana.
[6] Photo de Paul Grilley: http://www.yogaanatomy.org/about/ (site de Paul Grilley).

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

21 Comments

  • Taia dit :

    Un immense merci Michele pour cet article passionnant qui longe une fois de plus dans la beauté, la noblesse et la complexité de cette pratique. Je l’enseigne depuis 5 ans, le pratique depuis une dizaine d’années, et n’en finit pas de voir l’horizon s’ouvrir et d’avoir l’impression d’en connaître un millième… Je lirai probablement des extraits de ton texte à mes élèves, je suis sûre que cela les guidera au mieux. Par ailleurs, as tu entendu parlé du livre « alignements en yoga » qui vient de sortir? Tu dois pouvoir le trouver sur internet. Si tu as quelques minutes, peux tu me dire si tu penses qu’il est de qualité pour un enseignant? Si les conseils te paraissent appropriés? Merci d’avance. Et à bientot. Taïa

  • Robert dit :

    Je m’aligne tout à fait dans l’esprit de cet article. Il y a ; d’une part, LE corps construit mentalement, imaginé avec la pensée, qui ne correspond jamais au sien ; d’autre part, SON corps qui ne correspond jamais à celui d’un autre, entièrement étranger aux productions mentales et dont la porte d’entrée est le souffle.
    Le corps mental est illusoire, comme le sont les théories sur le corps, celle des chakras comprises. Une posture n’a pas pour but de faire coller sa réalisation avec l’imagine théorique des chakras et des doshas, elle est un support pour pénétrer dans son corps par l’intermédiaire du souffle.
    Il n’y a pas de plan B : au sein de notre propre enveloppe charnelle, soit nous sommes à l’extérieur de notre corps avec les pensées, soit nous sommes à l’intérieur avec le souffle. Nous avons du mal à accepter que même les chakras sont des constructions mentales illusoires, car nous nous sentons déstabilisés sans support théorique. C’est le chemin d’une vie de passer du support mental à sa cessation totale, pour n’être conforté que par tout ce qui se passe dans l’unique présent, dont le support fondamental est le souffle.

  • Merci beaucoup Michèle,
    Ca fait vraiment du bien de recadrer cette notion d’alignement.
    Vraiment beaucoup beaucoup de bien …
    <3 <3 <3

  • Michèle dit :

    Bonjours Taïa. Est-ce que tu parles de « Ajustements en Yoga » ? de Nadezhda Georgieva ? (http://www.amazon.fr/Ajustements-en-Yoga-Nadezhda-Georgieva/dp/2842213904/ref=asap_bc?ie=UTF8) Je l’ai acheté.
    Globalement, et ce n’est qu’une appréciation personnelle, il y a de bonnes choses et d’autres que je ne pratiquerai jamais.
    Ajuster c’est bien. Mais je pense aussi qu’il est important de ne pas être trop intrusif dans un cours hebdomadaire avec un public relativement débutant. Or certaines proposition d’ajustements demandent des rapprochements physiques de l’élève que je trouve trop « intrusifs », à mon sens: le cours de hatha yoga traditionnel n’est pas un « corps à corps ».
    Cependant, dans le cadre d’ateliers de postures et corrections, avec des personnes rompues aux asanas, certaines propositions, même « rapprochées » pourraient être très intéressantes et passeraient mieux, dans un groupe venu pour ce type de travail.
    Enfin, certains ajustements me laissent perplexes et je n’envisage pas de les pratiquer.
    Je n’ai pas encore regardé le livre en entier, ni dans le détail, car je n’en ai fait l’acquisition que depuis quelques semaines.
    A approfondir, donc.

  • Michèle dit :

    Bonjour Robert,
    Merci pour ce partage. Probablement que tout le monde ne peut pas l’entendre…
    Mais, en effet, dans l’absolu, tout est construction mentale, y compris toutes les théories du subtil. L’expérience directe prime.
    Outre les constructions mentales individuelles, il y a les constructions mentales collectives qui maintiennent les croyances et leur prêtent vie, d’une certaine manière.
    «Dé-faire» ce qui entrave les Asanas ouvre grand la porte à une autre étape, plus forte encore, celle des «déconstructions» mentales, la déconstruction de nos croyances et de nos schémas intérieurs. Le Yoga in fine nous conduit à exploser tous nos repères pour nous mettre directement face à ce qui nous dépasse.
    Yogis et sages nous expliquent que même après cette puissante expérience de la « table rase », l’ultime refuge demeure en nous…
    Namaste,

  • Taia dit :

    Bonjour Michèle,
    Oui c’est bien de ce livre qu’il s’agit. Je l’ai commandé mais pas encore reçu. Merci pour ton retour que je trouve intéressant. Il est vrai que la frontière entre ajustement et intrusion est parfois ténue, surtout en cours collectifs. Mais je remarque quand même que pas mal d’élèves sont « demandeurs » d’ajustements, et je me pose souvent la question de les laisser ( ou pas) trouver le chemin par eux mêmes, bien que le toucher permette à certains de mieux développer leur proprioception. Je serai donc particulièrement vigilante à doser et à choisir ceux qui me paraissent appropriés.

  • Michèle dit :

    Bonjour Taïa,
    En fait, je suis globalement favorable aux ajustements, lorsqu’ils sont nécessaires et lorsque cela est fait au bon moment et de la bonne manière.
    Parfois une correction est même indispensable pour aider une personne à comprendre ce qui se passe dans une posture ou à ressentir quelque chose qu’elle n’a pas compris par le seul langage.
    J’aime aussi proposer des autocorrections oralement. Lorsque la posture a été vraiment bien expliquée, il y a beaucoup moins à corriger!
    Il importe d’être à l’aise dans ce travail de correction. En cela, les ateliers, avec ceux qui sont tout particulièrement « demandeurs », c’est aussi une manière de se perfectionner dans ce travail délicat et toujours unique. Ce peut aussi être l’occasion d’un travail à deux.
    Enfin, travailler beaucoup avec des ajustements, dans un cours, c’est comme travailler avec beaucoup de matériel pour les ajustements: on finit par perdre en intériorité. Tout est question de dosage 🙂
    Namaste

  • Robert dit :

    Bonsoir Mesdames,
    Certes je me rapproche de la réponse de Michèle, qui me conforte dans la compréhension de ce que je suis en train de découvrir… entre deux hurlements de mon corps ! Ce n’est pas une position facile car l’absence de support théorique me confronte à la solitude et le silence extrêmes de ce que je vis à l’intérieur de MON corps et qui ne ressemble à rien de ce qui est décrit dans LE corps théorique des chakras. Quand, dans une posture, je rentre dans mon seul et unique corps, je ne retrouve rien, mais alors rien du tout de ce qui est décrit dans les théories produites avec les mots des autres ; notamment, il n’y a aucun lieu qui permet de repérer un chakra. Mais ceci n’infirme pas du tout les commentaires de Taïa et de Eve-Anne. Bien que le ressenti intérieur soit dénudé de toute production mentale, il passe aussi par la passation de la technique entre un enseignant et son élève. Les termes utilisés comme alignement, correction, font aussi partie de ce processus d’éclatement des repères, ils n’en sont pas exclus. Là où je ne suis pas d’accord, est quand Michèle parle de ce qui nous dépasse. Rien ne nous dépasse car nous sommes la conscience ultime ; au-delà de tout processus mental, nous sommes encore là. Ce qui est difficile encore pour moi, est de me confronter à la libération d’une souffrance, en sachant que personne d’autre que moi ne peut la supporter et l’éliminer autrement que par ma seule présence, non pas par mon absence. Une simple posture banale peut le faire ! Ca, c’est nouveau. Et c’est encore une preuve que les théories ne peuvent pas s’appliquer à tout le monde car elles parlent toujours d’un corps qui n’existe pas. Un alignement, une correction n’existent pas, mais nous sommes obligés de passer par eux pour le comprendre. Cad que nous sommes obligés de passer par des symboles pour les dépasser à l’intérieur de notre corps, ce que ne peut pas faire le mental pensant. J’essaye de faire attention à mes mots car, par expérience, je sais qu’ils peuvent être mal vécus.

  • Tiphaine dit :

    Bonjour Michèle,
    Merci beaucoup pour votre article, qui me parle beaucoup en tant que yogini débutante.
    J’ai mentionné et cité votre article dans l’un des miens paru récemment, sur ma blessure au…genou (eh oui).
    Voici le lien: https://roadtoyoga.wordpress.com/2015/05/08/culpabilite-yogique-suis-je-agressive/
    Très belle journée!
    Tiphaine

  • Michèle dit :

    Bonjour Robert,
    Dans mon vocabulaire, peut être maladroit, tout apprentissage me semble être un dépassement. Puisque nous sommes ici, il y a bien une partie de l’être incarné, celle qui s’identifie encore au « je » et aux émotions, douleurs, etc., dont la conscience est entravée; elle vit un processus d’évolution, d’ouverture de conscience, ou plutôt de dissolution des anto-limitations, car dans l’absolu, « Aham Brahma Asmi », « Je suis Brahman », la Pure Conscience, le Un. On est en plein Vedanta…

  • Michèle dit :

    Bonjour Tiphaine,
    Merci. C’est un joli partage sur votre blog.
    Bon yoga!
    Michèle

  • Robert dit :

    Je ne sais pas Michèle, si c’est une maladresse ; je dirais plutôt que nous devons accepter que les échanges internet soient soumis à une dose d’incompréhension qui se « répare » facilement par des ajustements. Je trouve même vos réponses plus faciles à lire que les miennes. Je reconnais cependant la difficulté que j’ai à vouloir faire rentrer dans « l’ordre des mots » ce qui s’y passe en dehors. Mais c’est mon chemin, je ne peux pas le refuser, c’est comme ça.
    Depuis ma réponse du 17 mai, j’ai « plongé » dans mon corps, été confronté à des souffrances extrêmes et obligé d’arrêter toute asana. Et puis, ce matin, après la montée des ténèbres, la descends de la lumière et une séance de yoga que je n’aurais jamais pu être capable de réaliser. Je me demande souvent si je dois ou non faire attention au mots que j’emploie mais, après tout, mon chemin est ainsi et je le décrit avec les mots que je ressens.
    Il y a ; d’une part, le monde bisounours du yoga des livres et des conférences ; d’autre part, la réalité vécue dans la souffrance ultime du corps, pour se rendre compte qu’elle n’est rien d’autre que l’antichambre de la lumière.

  • Michèle dit :

    Bonsoir Robert,
    Je ne pense pas qu’il y ait eu maladresse, ni incompréhension. Pour ma part, je vous ai bien lu et j’ai bien reçu « dans l’esprit » vos messages. Par contre, j’ai senti que vous attachiez une grande importance à la formulation. Et j’ai préféré rester dans l’esprit. Je n’aime pas argumenter. Dans l’absolu, je vous reçois 5 sur 5 et me sens proche de votre compréhension des choses.
    Je n’ai donc pas voulu entrer en la matière, sur le plan des mots, car ce n’était pas le bon terrain d’échange, me semblait-il. Le mental de chaque individu a toujours sa vue des choses, sa compréhension, son vécu, sa réalité. Et chacun a, dans l’absolu, raison, si l’on se place dans sa subjectivité. J’en suis persuadée. Je n’avais pas envie d’argumenter avec mes propres mots et mon propre mental.
    Pour en revenir à l’une de vos remarques, quand j’écrivais qqch comme « il y a des choses qui nous dépassent » (je ne me suis pas relue avant de vous répondre), je faisais un raccourci et je voulais dire plus exactement « qu’il y a des choses qui dépassent l’entendement de notre mental », vu que les gens s’identifient aux mots, aux pensées, aux conditionnements, à leur compréhension intellectuelle duelle et donc limitée. Bien sûr que nous ne sommes pas le mental. Dans l’absolu, je suis imprégnée de la notion d’Unité depuis très longtemps, même si je suis bien sûr toujours en chemin 😉 Mais j’aime à me placer au niveau de la compréhension humaine « moyenne ». C’est plus facile pour certains lecteurs qui atterrissent ici par les « hasards » (s’il y en a) du net.
    Lorsque l’on est en chemin vers le vrai de « Soi », l’on est confronté à toutes ses réalités, à toutes ses illusions ; souffrances et ivresses de l’âme peuvent parfois se succéder en un clin d’œil. C’est profondément perturbant. Le chemin spirituel (et qui plus est mystique) n’est-il pas étroit ? Swami Vishnudevananda nous disait que lorsqu’on lave un vieil encrier avec de l’encre de chine sèche au fond, d’abord, l’eau est propre. C’est facile. Puis, elle devient toute noir et l’on pense que « c’est pire qu’avant ». Puis, si l’on a la patience de continuer à nettoyer l’encrier, progressivement, l’eau redevient limpide et le reste. C’est le sort de toutes les âmes qui retournent vers la lumière. Nous sommes confrontés à des noirceurs, mais si nous persistons, au bout, c’est bien la lumière qui demeure.
    OM et amitié

  • Robert dit :

    Oui, hé bien, vous avez le don des mots plus simples et plus directs. C’est clair que le mental confiné dans la dualité n’est pas l’esprit situé au-delà du champ duel. Nous nous comprenons par l’esprit situé au-delà des mots, bien que nous communiquons avec eux, c’est bien la preuve que le créateur vous a appelé à son regard.
    Après 35 ans de travail intérieur, il y a plus de lumière que de ténèbres, d’accord…
    Et puis celles-ci sont plus supportables et passent plus vite.
    Bon, allez, je vous retrouve après la prochaine plongée dans l’antichambre !

  • marcel dit :

    Bonjour, une autre question. Je peine avec Siddhasana ou autre posture qui demande à amener le pied vers le périnée ou en haut de la jambe.
    Pourtant je fais beaucoup d’étirements/semaine pour les hanches, l’ouverture du bassin, ischios etc. J’ai bien gagné en souplesse pour certaines postures qui touchent à ces zones. Quand j’ai le pied sur la jambe par contre mon genoux touche presque par terre, mais le pied est la moitié de la cuisse opposée.
    Mais amener le pied au plus proche ça bouge quasiment pas, sinon je sens la douleur dans les ménisques vers l’intérieur. Pour les deux jambes.
    Quels étirements serait bon pour pouvoir ‘fermer’ mes jambes si je peux dire ça comme ça 🙂
    Bien sûr je force sur rien, au tout début j’avais tendance à essayer, maintenant je reste en simple tailleur ou demi lotus mais les pieds au dessus des genoux pas plus loin. Siddhasana j’essaie même plus.
    Merci pour tout, bonne journée ou soirée.

  • Michèle dit :

    Bonsoir Marcel,
    Ce sont des signes de résistance dans les hanches. Comme l’exo-rotation-flexion de la hanche ne se fait pas suffisamment… c’est le genou qui compense !
    Il y a d’excellents exercices pour cela, mais tous ne sont pas simples à expliquer ici, sur le blog. Pour ma part, je suis aussi obligée de travailler cela régulièrement. C’est intense… mais mes genoux me disent merci !
    Essayez ceci, c’est une bonne piste (plus vous rapprochez vos genoux dans l’exercice, mieux vous travaillez) :
    https://www.yogamrita.com/blog/2011/02/10/ouverture-des-hanches-par-lassise-prolongee/

  • marcel dit :

    Merci, je fais justement ça régulièrement, ça m’aide mais pas ‘assez’ je dirai. J’ai remarquer par contre qu’au bout d’un moment ça a tendance à tirer dans le haut du dos qui est contracté, pourtant je fais tout pour le relâcher mais quand ça veut pas ça veut pas, du coup j’arrête après. Je continuerai à faire des exos sur les hanches peu importe du moment que ça s’ouvre un peu plus et y’aura bien un jour 😉

  • Michèle dit :

    Bonjour Marcel,
    Si je peux me permettre: dans ce cas, c’est en position couchée qu’il faudrait pratiquer cet étirement… et en préservant la courbure lombaire, pour éviter de compenser le manque de souplesse de la hanche avec la rétroversion du bassin.
    Je lui préfère cet autre exercice, que je trouve très efficace:
    Assouplissement de la hanche en position couchée
    Difficile à expliquer par écrit. Il s’agit de placer le pied face à soit à différentes hauteurs, afin de travailler l’articulation de la hanche sous différents angles.
    Sur le dos, jambes pliées, un pied au sol. On attrape l’autre pied, flex, que l’on place devant soit, de profil.
    On dirige le pied successivement :
    – Vers le bas-ventre
    – Vers le nombril
    – Vers le cœur
    – Vers la gorge
    – Vers le visage
    Respirer plusieurs fois dans chaque position.
    Chercher à préserver un léger creux lombaire, en appuyant le bassin/sacrum au sol, afin que le travail se face dans l’articulation de la hanche… et non dans le bas du dos, avec la rétroversion du bassin.
    Bonne pratique

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.