C’est le temps de la fête de Navaratri, l’une des plus grandes fêtes hindoues. Je me suis largement inspirée d’un article de la BBC à ce sujet; je l’ai complété et j’ai ajouté quelques sources musicales et textes permettant de se plonger un peu dans l’ambiance de cette fête qui célèbre la victoire du bien sur le mal…
Parvati, un aspect de Durga, son époux, Shiva, et Ganesha
Navaratri est une fête lors de laquelle Dieu est vénéré sous sa forme féminine de la Mère Divine. L’Hindouisme est la religion au monde qui a développé le plus l’aspect maternel de Dieu.
Navaratri a lieu en général en fin septembre ou octobre. Cette année, c’est du 28 septembre au 6 octobre 2011. C’est la période des récoltes et des moissons. Comme son nom l’indique, la fête dure neuf jours.
Pendant cette période, Durga, Lakshmi et Sarasvatî, les 3 aspects principaux de la Shakti, l’énergie cosmique de la Manifestation, sont vénérés.
Durga, Lakshmi et Sarasvatî
Dans les centres Sivananda, je me souviens que les 3 premiers jours étaient (sont) consacrés à Durga (aspect féminin de Shiva, aspect destructeur du Divin), les 3 suivants à Lakshmi (aspect féminin de Vishnu, aspect préservateur du Divin) et les 3 derniers à Sarasvatî (aspect féminin de Brahma, aspect créateur du Divin). Le 10è jour est le jour de la Victoire de Devi sur les démons.
Durga, la Déesse Mère
Il est dit que Shiva donna la permission à Durga de voir sa mère pendant neuf jours par an et la fête rappelle aussi cette visite. Les familles essaient de se retrouver ces jours-là, et se séparent le dixième jour.
La fête est dédiée à Durga, la déesse mère, qui représente aussi la puissance. Durga a anéanti le démon Mahishasura après une bataille implacable qui dura neuf jours et neuf nuits.
Pendant Navaratri, les dévots de Durga observent le jeûne et offrent des prières pour la protection de la santé et des biens. Période d’introspection et de purification, Navaratri est traditionnellement aussi un moment auspicieux pour commencer de nouvelles affaires.
Navaratri est célébrée en communauté: on se réunit pour célébrer et danser.
En Inde, la forme la plus colorée et la célébration la plus élaborée de Navaratri a lieu au Bengale, où des immenses statues éphémères de la déesse sont vénérées. Le dixième jour de la fête est appelé Dasera. Il marque le triomphe du bien sur le mal, et aussi la féminité de Dieu en tant que Déesse Mère.
Durga Puja (Navaratri autrement nommée) est particulièrement importante pour les Hindous du Bengale. Après avoir vénéré pendant neuf jours ses représentations géantes, les statues de Mère Divine sont conduites en procession dans les rues, au milieu des célébrations et des danses. Puis, pour marquer le moment où Durga quitte sa mère après ses neuf jours de visite, les statues géantes de papier sont détruites dans l’eau…
Bibliographie: texte intégral de l’article de la BBC: http://www.bbc.co.uk/religion/religions/hinduism/holydays/navaratri.shtml
Voici encore un beau chant racontant l’épopée de la Mère Divine des hindous, le Mahishasura Mardini Strotam:
Paroles en translittération sanscrite du Mahishasura Mardini Strotam et traduction anglaise: http://www.hindudevotionalblog.com/2008/09/mahishasura-mardini-stotram-lyrics.html
Le texte du Devi Mahatmyam (l’histoire du combat de Durga avec les démons) en anglais, commenté, avec translittération sanscrite:
http://www.hindupedia.com/en/Devi_Mahatmyam_Text
Illustrations:
http://daminindia.unblog.fr/files/2008/08/durga2imgassistcustom.bmp
http://www.stephen-knapp.com/shiva_print_nine.htm
Bonjour Michèle,
Ton article complète et prolonge ma lecture matinale. Un petit livre de poche de Catherine Clément « Promenade avec les dieux de l’Inde » , adaptation d’une série d’émissions diffusées sur france Culture. Instructif et agréable à lire.
je t’embrasse
Emmanuelle
Merci Emmanuelle,
Ça fait plaisir « de te retrouver » si l’on peut dire. Il a l’air bien ce petit livre de Catherine Clément!
A propos de France Culture, on m’a envoyé le lien sur une émission à propos du yoga, avec Yzé Tardan-Masquelier (2 septembre 2011). J’ai commencé à l’écouter et me réjouis de poursuivre dans la journée: http://www.franceculture.com/emission-les-racines-du-ciel-le-yoga-comme-pratique-spirituelle-avec-yse-tardan-masquelier-2011-09-2.
Je t’embrasse et te souhaite une belle journée ensoleillée
Namaste
Michèle
Merci, Michèle, pour cet article. Ce blog est décidément délicieusement varié. Bon, j’ai toujours du mal à me situer face au côté un peu kitsch de l’iconographie hindoue ;-)), mais j’aime en apprendre plus sur les fêtes, les rituels.
Merci aussi pour le lien vers l’entretien avec Ysé Tardan-Masquelier. Le contenu est assez généraliste, mais m’a donné envie de lire l’un ou l’autre ouvrage de cette personne.
Le site de France Culture en lui-même semble très intéressant.
Merci aussi à Emmanuelle pour son écho sur le livre de Catherine Clément : en connaître l’origine explique certains commentaires sur le site d’Amazon. Le tout est de le lire en connaissance de cause et de ne pas y chercher ce qu’il ne vise pas à être.
Sibylle
Bonjour,
Merci pour ces infos claires; c’est pas facile d’enregistrer qui est qui ( en tous cas pour moi!) avec tous ces Dieux, Déesses…. aujourd’hui je vais essayer de le graver dans ma p’tite tête!
J’en profite pour poser une question qui n’a rien à voir: est-ce que quelqu’un peut m’indiquer la signification de » Hari Om Tat Sat ». J’ai lu sur quelques sites internet la définition mais sans vraiment comprendre, c’etait toujours très confus selon moi…. Mon professeur de yoga, dissiple de Sw. Satyananda, m’avait enseigné que cela signifie » Je salue la divinité qu’il y a en toi ». Je l’avais compris et m’en suis souvenu! Mais rien à voir avec ce que j’ai pu lire sur la web!
Si vous avez des infos, merci. Et si non, merci quand meme pour ce magnifique blog!
Un saludo d?Espagne, bonne journée à tous,
Hari Om Tat Sat,
Cécile
Bonjour Sibylle,
L’iconographie hindoue est exotique pour nous occidentaux. Il y a un saut culturel… et pas des moindres. Bien loin de l’assimilation culturelle, aujourd’hui, j’ai aimé dans le passé approcher cette culture et la vivre lors des cérémonies, etc., puisque les fêtes faisaient partie de la routine annuelle des centres de yoga; et je les ai vécues aussi quand je me suis rendue en Inde.
A premier abord, les images me semblaient très éloignées de mon approche de la spiritualité (très dépouillée). C’est en rentrant dans la symbolique des images et des divinités, et en méditant sur ceux-ci, ainsi que sur les qualités que chaque aspect du divin représente, que j’ai commencé à ressentir la profondeur de cette approche très imagée… Les chants et les mantras y ont contribué aussi.
Aujourd’hui, personnellement, ces fêtes sont des moments qui peuvent s’exprimer de façon différente à ce que j’ai expérimenté dans le passé: méditation, chants et Bhakti (prière), écoute ou lectures…
Namaste
Michèle
Bonjour Cécile,
Nul besoin de tout graver maintenant 😉 Mais c’est vrai que c’est une approche intéressante, comme je l’écrivais en réponse à Sibylle.
« Hari Om Tat Sat ». est un Mantra. Il signifie à peu près: « Ce Brahman est infini, infini est cet Univers ».
Mais il est intéressant de décomposer chaque mot, pour mieux le comprendre (attention car là, je suis limité, vu que je ne maîtrise pas le sanskrit: la version anglaise de wikipedia a été ma source principale):
En Inde, « Hari Om Tat Sat » est souvent utilisé, en guise de conclusion, pour clore les exposés sur la spiritualité et/ou les satsangs. C’est une manière de se relier à l’Essence divine, aussi bine pour l’orateur et les auditeurs/participants.
Namaste