Skip to main content

La philosophie du yoga offre un point de vue très riche pour observer l’humain: celui des différentes « enveloppes », coquilles ou corps qui nous composent. Cette approche passionnante peut contribuer à approfondir la pratique yogique…

galaxie wikipedia

Concepts védantiques

Selon la philosophie du Vedânta, à l’origine était la Pure Conscience, l’Absolu, Brahman, l’Âtman (qui ressemble beaucoup au Purusha du Sâmkhya). Puis Mâyâ (équivalent de Prakriti) a émané de Brahman, sans lequel elle n’a pas d’existence propre. Elle est la cause initiale, l’énergie créatrice et de transformation, l’origine de l’Univers. Elle est le mouvement perpétuel et éphémère auquel est lié le cycle de la vie et de la matière. Les Védantins ne mâchent pas leurs mots: elle est pour eux tout simplement la «Grande Illusion»… Selon la cosmogonie védantique, l’univers matériel est le résultat d’une projection tout d’abord extrêmement subtile d’énergie, puis progressivement densifiée, jusqu’à la matière. Ses limitations sensorielles et mentales ne permettent pas à l’Homme de percevoir l’Âtman, véritable nature de l’Univers; il ne peut en avoir que la connaissance intuitive, car Sa compréhension dépasse son entendement.

Les Kosha, les « enveloppes » de l’âme

Les Kosha sont exposés dans la Taittirîya Upanishad et le Viveka Cudamani. Kosha signifie en sanskrit enveloppe, revêtement, gaine ou voile. La densification de la création a nécessité plusieurs adaptations de l’énergie et de la conscience, en fonction de la nature des différents plans traversés:

  • Ainsi, l’énergie originelle est pure, impalpable sur le plan terrestre. Puis sur un plan intermédiaire, elle devient son, lumière, vibration. Lorsqu’elle atteint les plans les plus grossiers, elle se matérialise: elle devient matière, composée des 5 éléments (éther, air, feu, eau, terre).
  • Cela s’applique aussi à l’ « âme » (Jîvâtman ou conscience individuelle) qui descend des plans subtils, jusqu’aux plans grossiers. C’est un peu comme si cette descente vers l’existence terrestre, rendait nécessaire la création d’ «habits », de fonctions, de véhicules, pour permettre à la conscience individuelle d’interagir sur les plans énergétiques traversés.

C’est ce phénomène qui explique l’existence des Kosha (enveloppes). Voici une autre explication imagée des Kosha:

Une pièce est dans le noir le plus total. L’observateur ne peut y voir que l’obscurité. Dans cette pièce, il y a pourtant une lanterne; mais elle est recouverte par de nombreux voiles, qui ne laissent pas passer la lumière. L’Homme est ainsi pareil à la lanterne. Il est recouvert de cinq voiles – ou Kosha – superposés. En son centre le plus secret, brille la lumière de l’Âtman, l’âme individuelle, pure et identique à l’Atman universel. Mais ses sens physiques ne lui permettent pas de voir sa véritable nature. Au contraire: ses sens le poussent à se projeter dans le monde extérieur matériel. A l’image de la lanterne ci-dessus, pourtant allumée, l’Homme ne peut voir, ni être conscient, de sa propre lumière…

Les Kosha cachent à l’humain sa véritable nature. Le Yogi entame un retour à la source, en perçant un à un les voiles, par sa conscience:

  • Il sait que plus il se concentre sur la matière, plus la source, l’Atman, est masquée;
  • plus il retourne à l’intérieur et se connecte à sa nature véritable, au-delà des Kosha, plus il s’en rapproche.

En fin de course, le Yogi fait l’expérience de la source lumineuse à l’intérieur… Le Jîvâtman (âme individuelle), qui aspire à la libération, fait le chemin inverse à celui de la projection lors de la création de l’Univers. Il remonte, à contre-courant, dans les Kosha, du plus grossier au plus subtil, et finalement les dépasse. Cette tâche est extrêmement difficile: au lieu de se projeter dans le monde extérieur, dans le «faire» et l’«avoir», le Yogi rentre à l’intérieur de lui-même, apprend à se connaître et à «être», jusqu’à retrouver en lui l’Unité dans l’Atman. Et c’est cela que le yogi vise, lorsqu’il pratique les différentes techniques du Yoga…
(à suivre)

Image: http://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

8 Comments

  • Danièle dit :

    Cet article met à jour le « soi  » profond dont nous ne sommes pas conscient.
    Cela m’amène à me poser la question :
    Quels sont les rapports entre les shakras et les Kosha ?
    Si vous avez une idée ?

  • Jean-Louis dit :

    Les chakras sont souvent décrits comme se situant au niveau du corps pranique (Pranamayakosha), de même que les nadis.
    En fait les chakras ont plusieurs niveaux vibratoires et on peut les considérer comme des « ponts » entre les différentes enveloppes du Soi, c’est à dire entre le physique, l’energétique, le mental et la Conscience.
    Namaste
    OM
    J.L.

  • Michele dit :

    Bonjour Danièle et Merci Jean-Louis.
    C’est bien cela, les chakras font partie intégrante du 2ème kosha, le corps d’énergie ou Pranamayakosha.

  • Laurent dit :

    Dans l’explication imagée des koshas, il est une phrase intéressante. Elle commence par : « En son centre le plus secret… ».
    Cela signifie que, en notre centre, est la lumière identique à l’Atman universel.
    Donc, si c’est notre centre, nous sommes cela!
    Mais est-ce si caché que nous le disent les écritures sacrées?
    Il semble en effet qu’à cette époque, il fallait plusieurs années de pratique assidue auprès d’un gourou pour découvrir le Soi.
    Le début du 20ème siècles a été riche en révolutions spirituelles : Nisargadatta Maharaj, Krishnamurti, Ma Ananda Moyi, Ramana Maharshi et Douglas Harding, pour ne citer qu’eux.
    C’est de ce dernier (D. Harding) dont je veux vous parler : Douglas nous demander de VOIR qui nous sommes, avec un regard neuf, voir ce nous sommes vraiment, vraiment. Pour cela, il a développé quelques expériences très simples mais bouleversantes.
    Nous sommes ce rien qui permet tout, nous sommes l’Atman, la Conscience Universelle….et pour le voir, il suffit de regarder au-dessus de ses épaules !
    Plus d’infos :
    http://www.visionsanstete.com/
    http://eveilphilosophie.canalblog.com/
    Namaste,
    Laurent

  • Jean-Louis dit :

    Merci à Laurent.
    Je suis heureux de faire connaissance avec l’enseignement de Douglas Harding que je ne connaissait pas.
    Je suis toujours heureux de découvrir que sur cette planète, il y à un courant évolutif qui se répend sans interruption, véhiculé par differentes formes d’enseignements tirées d’expériences vécues.
    Celui-la à l’air simple à comprendre et accessible à tous !
    Rien n’arrètera l’évolution de la Conscience. Mais ça passe par le vécu des individus dans la réalité du présent.
    Namaste
    OM
    J.L.

  • Michele dit :

    Le peu que j’ai lu sur ces sites m’a l’air inspirant et authentique. Je me réjouis de cet automne: je vais les placer dans mes lectures.
    D’ici là, la pratique, le quotidien et mes stages vont me prendre quasi tout mon temps…

  • Hawawini dit :

    Après avoir lu tous ces extraits et commentaires, je ne peux m’empêcher de penser qu’il a y un retrait, une distance énorme entre tous ceux qui écrivent sur « la lumière du centre le plus secret » ou de n’importe qu’elle phrase équivalente, les commentaires de ceux qui lisent ces écrits, moi compris évidemment, et le silence de ceux qui y sont arrivés.
    J’aimerai écouter ces derniers.
    Mais apparemment ils n’existent que dans les extraits d’ouvrages…
    Et si par hasard on arrivait à en choper un, on n’arriverai pas à l’écouter et on préférerait retourner se cacher dans les extraits d’ouvrages.

  • Michele dit :

    « Upa-ni-shad » = « venir s’assoir avec respect au pied du maître pour recevoir son enseignement ». Même si ce dernier ne dit mot, l’enseignement EST par sa présence; c’est une pure inspiration… Ces rencontres sur le chemin en disent plus que tous les livres et autres blogs.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.