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Voici une histoire que ceux d’entre vous qui me connaissent à travers mes stages ont certainement déjà entendue. Inutile de dire que je l’aime beaucoup…

toile araignee detail

Il était une fois…

… une toute petite araignée pleine de vie et joyeuse. Depuis quelques temps elle habitait une maison spacieuse avec plein de recoins et de poutres où elle pouvait se balader.

En tissant un fil, elle avait découvert un jeu de balançoire, de poutre en poutre, qui lui permettait de passer rapidement d’un bout à l’autre de la grande pièce. C’était là son domaine. Suspendue à son fil, elle sautait dans le vide et se balançait jusqu’à la poutre suivante.

Cette technique n’est pas sans rappeler une autre histoire, qui avait lieu dans la jungle… Mais revenons à notre petite araignée…

Après quelques jours d’exploration, elle découvrit de la lumière qui filtrait au ras du sol. Qu’était-ce? Elle comprit à la taille de son expérience du monde, ce qu’était une porte.

Derrière la pièce où elle avait tissé sa petite toile, elle en découvrit une autre, encore plus vaste que la première… et au fond de celle-ci encore une raie de lumière au sol: une autre porte…

Son nouveau domaine était donc beaucoup plus vaste qu’elle ne l’avait d’abord imaginé: les grandes pièces se succédaient en enfilades.

Elle découvrit d’autres jeux: par exemple, dans la salle d’eau, elle escaladait d’étranges gouttelettes de liquide savonneux et se plaisait à glisser dessus comme nous l’aurions fait sur les toboggans de notre enfance…

Peu après, elle découvrit une dernière pièce, peinte de rose. La couleur lui plaisait, et elle décida d’y passer la journée. Elle se promena alors, en utilisant sa technique préférée: le saut à fil. Cette pièce était différente: au sol il y avait un matériau doux et soyeux… En fin de journée, elle souhaita retrouver sa toile pour prendre son repas.

C’est alors qu’une petite tache noire sur le plafond, qu’elle n’avait pas vue jusqu’ici, l’intrigua. Sa curiosité l’emporta. Elle monta au plafond pour comprendre. Quelle surprise: une autre araignée !

  • Bonjour Autre Araignée! Quel plaisir de te rencontrer!
  • Pourquoi tu ne bouges pas? Tu trembles et tu grimaces… tu es fatiguée?
  • Tu n’es pas malade?
  • … (l’Autre Araignée secoue la tête par la négative)
  • Tu ne veux pas jouer?
  • Je ne peux pas! Je soutiens le plafond!

Cette jolie histoire me vient de Sita, une enseignante de yoga à qui je dois beaucoup et que j’ai rencontrée lorsque je débutais en Yoga.

Michèle Lefèvre Granclément

Le Yoga m'accompagne au quotidien depuis longtemps et je le transmets depuis 1991. La méditation et la pratique des différents aspects du Yoga Intégral, les rencontres sur le chemin, et l'étude des textes sacrés / philosophiques, sont mes sources d’inspiration. L'amour de la Nature et l'approche holistique de la santé, depuis l'enfance, m'ont conduite à mettre en pratique conjointement les sagesses de l'Ayurveda et du Yoga, puis à étudier leurs synergies. La Joie et l'évidence de la transmission de ces voies sœurs découlent de cette expérience de Vie.

6 Comments

  • petit scarabée dit :

    Bonjour à tous,

    bonjour Michèle,

    merci pour cette très belle histoire à méditer !!!

    Très bon w-e.

  • jeannie dit :

    Bonjour Michèle,
    merci pour cette jolie histoire qui m’accompagne depuis que tu nous l’as offerte!! Au fur et à mesure que j’avançais dans sa lecture… je craignais qu’il n’arrive un pépin à cette petite araignée aventureuse (hé, hé, sommes-nous nombreux dans ce cas-là??). Puis la chute de l’histoire m’a un peu interrogée… qu’est-ce que ce délire de la grosse araignée noire: soutenir le plafond, besoin d’elle pour ça??
    Quelques temps plus tard, une envie nouvelle, un vague projet, une perspective peut-être envisageable trottait sous ma caboche… ma caboche de grosse ou de petite araignée?? Oser ou ne pas oser?
    Avons-nous la liberté de choisir la voie de la petite arraignée??? le libre arbitre existe-t-il???
    Bien amicalement!

  • Sabrina dit :

    Bonjour Michèle!

    Tout comme Jeannie je redoutais tout au long de l’histoire qu’une semelle ou un balai ne passe par là mettre un terme au voyage de la petite araignée! haha Mais je pense que celle qui risque le plus de finir en crêpe c’est la grosse qui reste immobile au bout milieu du plafond (qui j’imagine fait contraste) !

    Je ne comprends pas bien la morale de cette histoire. Au début, avec toutes les portes et les nouvelles pièces je me disais que le but est de nous encourager à faire des expériences pour nous enrichir et élargir notre vision du monde.

    Mais cette grosse araignée me perturbe.
    Pourquoi reste-t-elle là immobile?
    Est-ce qu’elle médite sur le devenir de ce plafond?
    Est-ce qu’elle a peur de se lancer vers l’inconnu comme le fait la petite araignée?
    Est-ce qu’elle a trouvé un but à son existence même s’il semble inapproprié?
    Est-ce qu’elle a fait le tour de la maison dans sa jeunesse comme le fait la petite araignée et que devenue grande elle a calmé sa soif de découverte et a choisi de se poser?
    Est-ce par excès d’orgueil qu’elle veut donner une telle importance à sa présence sur ce plafond?
    Est-ce qu’elle a voulu entreprendre quelque chose qui la dépasse tellement qu’elle ne se rend pas compte de l’absurdité?

    Je ne sais pas. Y a-t-il une réponse?

  • Michele dit :

    Merci Jeanine pour le partage!

    Oui… c’est une petite histoire qui interroge…

    ***

    Bonjour Sabrina,

    A lire vos commentaires à toutes les deux, je me suis dit que peut-être j’avais un peu trop brodé l’histoire, en me complaisant à décrire les aventures de « la petite araignée qui ne se prend pas la tête »…

    Oui… la deuxième araignée me semble prendre le plus de risques…

    … que ce soit de finir en crêpe, à cause d’un balai…
    … mais plus surement encore, de se faire du mal à elle-même, à terme, en se « prenant la tête » et en persuadant de porter le monde entier… dans la douleur et une espèce de prostration malheureuse…

    Vu de l’extérieur, son point de vue semble complètement aberrant.
    Oui, c’est peut-être pour se donner de l’importance, ou d’existence, que l’on a parfois besoin de se rendre utile, au point de « soutenir le monde ».

    C’est une illusion. Mais combien sont pris dans ce filet des obligations, légitimes ou non?

    Oui… faire la part des choses est indispensable. Il est impossible de vivre en portant ses responsabilités et celles des autres sur ses épaules.

    Au questionnement de Jeanine, chacun peut y trouver la réponse en faisant appel à sa conscience, en favorisant l’introspection, de discrimination, pour trouver la juste part des choses.

    Cette « grosse » araignée-là… ce n’est pas qu’elle fait rien… elle soutient le plafond! Mais elle ne voit la vie qu’à travers ce filtre erroné, elle ne parvient même pas s’autoriser une pause, un échange, ou quoique ce soit qui lui permette peut-être de sortir de son malheur.

    La petite araignée a une autre vision des choses… elle expérimente l’existence et se sens libre de le faire. Elle s’est autorisé cela.

    Les yogis comparent la vie à une « école du Soi »… Les expériences permettent de mieux se connaître et de connaître le monde…

    Comme nous concevons la vie, nous agissons…

  • jeannie dit :

    merci pour vos réponses!!
    après coup, j’ai noté que dans mon commentaire, j’avais qualifié la deuxième araignée, celle qui « soutient » le plafond, de GROSSE et NOIRE… alors que ton récit ne l’indiquait pas du tout! (marrant comme chaque information se transforme toujours au fil des passages dans nos cerveaux!…)
    Hier soir, j’ai revu le film « Le cercle des poètes disparus »… qui parle aussi de la liberté ou de la non-liberté d’action en ce monde…
    Amicalement,
    Jeannie.

  • Sabrina dit :

    Merci Michèle pour ces éclairages 🙂

    C’est vrai que beaucoup de gens ont une tendance spontanée à porter le poids du monde sur leurs épaules.

    C’est n’est pas pour rien que tant de gens souffrent du mal de dos qu’on appelle mal du siècle… (alors que nos aînés ont certainement connus des travaux plus pénibles que nous et ils ne se plaignaient pas tant de leur dos)

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